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L’ANNÉE 2019 NE POURRA ÊTRE DITE PLEINEMENT ACCOMPLIE

QUE SI ÉMERGENT ET RAYONNENT LES VALEURS F ÉMININES DE VIE

    ¤Le monde ancien, toujours actuel, est fondé sur la virilité et les inégalités

    Depuis des millénaires et encore en 2019, c'est toujours et partout la GUERRE, qu’elle soit militaire, économique, sociale, sexuelle, culturelle. Le vieux monde fût construit et fonctionne sur le "système" du patriarcat qui magnifie le guerrier violent, viril, arrogant, phallocratique, le héros qui va au combat, objecte contre la Vie, traite les femmes avec mépris, les relègue au second plan, les font taire. Ces hommes-là se sont sans cesse livrés à des conquêtes de territoires, à des mises en esclavage de tribus, à des viols de femmes, à des tortures et des massacres de prisonniers, à des génocides de peuples. Depuis 235 ans en outre, ce vieux monde a ajouté des modes industriels de destruction massive à sa panoplie guerrière et il soumet toutes les activités humaines à la compétition et à la prédation au sein d’une économie néolibérale avide et cupide. L’homme viril pille les ressources terrestres, détruit les forêts, abat les Arbres avec sa tronçonneuse, dévaste les paysages, viole les Femmes avec son phallus. Sa gloire est d’éliminer toutes les formes de Vie. Il a choisi la Mort. Il transforme la Terre en un désert sec et brûlant et prétend en même temps "terra-former" la planète Mars. C’est un barbare.

    Ici, dans la Drôme, les forêts alluviales sont dévastées, les lignées d’arbres le long des fossés sont abattues. La Plaine de la Valdaine s’appauvrit. Les habitants ne sont pas d’accord avec ces pratiques. Ils enragent mais subissent, ne se révoltent pas… Les propriétaires de parcelles boisées, eux, peuvent agir en refusant de se laisser soudoyer par des commerciaux activistes qui sillonnent les campagnes.

    ¤Le système patriarcal continue d’opprimer les femmes partout

    Certes, de plus en plus de femmes sont visibles dans le domaine public, œuvrent dans de nombreux secteurs d’activités, écrivent des livres passionnants, occupent des postes de responsabilité reconnus. Mais, malgré de véritables avancées, le statut des femmes reste encore soumis au système patriarcal. Les valeurs féminines  restent méprisées. Le Haut Conseil à l’Egalité, le HCE, a examiné un échantillon de chroniques des radios de novembre 2017. Dans son rapport publié le jeudi 17 janvier 2019, il constate que  le sexisme est l’un des grands ressorts du rire et il en dénonce la banalisation dont les conséquences sont le renforcement des stéréotypes, la consolidation de l’entre soi masculin, la légitimation des inégalités, la dévalorisation de l’image des femmes. Télérama lui aussi se demande dans son N° 3600 pourquoi les femmes font tapisserie sur YouTube. Cette plateforme de partage de vidéos pour tous reproduit mécaniquement les stéréotypes de genre. Les femmes rencontrent un double frein résume Amélie Coispel, la cofondatrice du Collectif Les Internettes. "Elles ne se sentent pas légitimes pour prendre la parole et celles qui se lancent ne servent même pas de modèles en raison de leur manque de visibilité." D’énormes disparités continuent de subsister aussi bien sur le plan familial que sur le plan professionnel :

     

    Titiou Lecocq, écrivaine et bloggeuse, expose avec brio dans une vidéo de 5 mn sur le site de L’OBS le thème de son livre paru aux Editions Fayard "Libérées - Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale". L’auteure explique que le combat des femmes doit se gagner dans la sphère privée. On lit dans le résumé du livre que "la féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ?" A méditer : "Etre une femme à l'heure actuelle, c'est ne même pas savoir qui on est." Terrible !

    ¤Les Femmes, partout dans le monde, combattent pour leur intégrité et leur liberté

    En France, des milliers de femmes et d'hommes ont manifesté contre les violences sexistes et sexuelles le samedi 24 novembre 2018. Des défilés, tous parés de violet, se sont déroulés dans une cinquantaine de villes. Le violet est la couleur choisie par le mouvement #NousToutes qui clame : « On veut du respect, on n’est pas des objets ». Aux Etats-Unis, la troisième Women's march, la marche annuelle de protestation des femmes contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes, contre les propos et l'attitude sexistes du nouveau président américain, pour l’égalité salariale hommes-femmes, s’est déroulée le samedi 19 janvier 2019 dans plusieurs métropoles américaines,

    Se référant à  Hélène Cixous, professeure, écrivaine, poétesse, auteure dramatique, philosophe, grande figure du féminisme qui a dit : « La libération des femmes passe par le langage », Anne Laveau-Gauvillé, diplômée de l’Institut Français de Presse, historienne et poétesse, a créé en septembre 2011 le blog « Elles osent ! », déclinées en cinq rubriques, pour donner la parole aux femmes qui changent le monde mais aussi à celles que lon n’entend pas [http://womanns-world.com/]. L’une d’elles s’intitule DES MOTS ET DES MAUX dans laquelle on peut lire l’histoire de Suzanne dans un livre d’Anaïs Barbeau-Lavalette, québécoise, qui fait de sa grand-mère l’héroïne de son roman "La femme qui fuit", C’est un livre fascinant, déchirant, émouvant, beau et cruel qui raconte d'une manière directe, sans fard, à la fois brutale et intime, le destin d'une femme hors norme, explosive, tourmentée. On peut relever cette citation : "… Ainsi, tu continues d'exister-Dans ma soif inaltérable d’aimer-Et dans ce besoin d’être libre, comme une nécessité extrême-Mais libre avec eux…". [https://www.babelio.com/livres/Barbeau-Lavalette].

    On peut aussi partager l’interview [https://www.lemonde.fr/afrique/] de la militante camerounaise Minou Chrys-Tayl qui veut délier les langues des victimes de violences conjugales. Cf un extrait : "En Afrique, la société a appris à la femme qu’elle devait se taire, se soumettre et supporter. Mon histoire est celle d’une jeune journaliste animatrice camerounaise qui tombe amoureuse d’un jeune homme d’affaires et qui décide de le suivre dans son pays, le Bénin. Je découvre une société, comme dans beaucoup de pays en Afrique, où la femme n’est réellement pas prise en compte. Au-delà de tous les diplômes qu’on peut avoir, on se rend compte que la femme africaine doit se taire, se soumettre et supporter."

    Anne Laveau-Gauvillé a elle-même écrit en 2015 le livre "D’elles et d’ailleurs", une invitation a` découvrir la condition des femmes dans le monde, en vingt-et-un textes poétiques. Ce recueil est un chant fait d’émotions, mais aussi de vérités cruelles dites cependant avec la grâce des mots et de la rime, avec pour seul refrain, celui de dire que notre silence continue à tuer.

     

    ¤Le monde à venir s’épanouira et vivra si rayonnent les valeurs de la féminité

    Simone de Beauvoir (1908-1986) a symbolisé le mouvement féministe des égalitaristes. Elle s’est rendue célèbre avec son livre "Le deuxième sexe" paru en 1949. Elle dit que la féminité n’est pas un fait de nature, mais de culture, qui ne découle pas d’une essence intangible, mais d’une existence historique ; ce n’est pas un Destin mais un Produit. Elle tente de prouver que c’est en raison des handicaps de leur corps que les femmes ont été tenues à l’écart de l’échafaudage de la civilisation à travers  la pensée, l’action et l’art. Elle demande que les femmes, désormais débarrassée de leurs contraintes spécifiques, "aient leur part du gâteau", prouvent qu’elles sont comme les hommes, adoptent les mêmes valeurs masculines, elle, qui comme eux, a fui les besognes de la vie matérielle.

    Annie Leclerc (1940-2006) a promu le mouvement féministe des différentialistes. Elle s’est demandé comment se fait-il que la part de l’homme soit devenue la meilleure et celle de la femme la pire. "J’ai voulu dans un premier mouvement trouver, inventer, la valeur de tout ce qui n’en avait pas et m’était attribué. Je voulais le bonheur de vivre, le bonheur d’aimer, la jouissance fervente de la Vie. J’ai découvert que tout ce qui me revenait est bon : Il s’agit simplement d’apprendre à jouir de ce que la vie peut nous donner dans tous les instants… J’ai alors su que le monde pouvait, devait être réinventé."

    "En tout ce qui concerne la Vie, sa protection et sa jouissance, les femmes s’y entendent mieux que les hommes. Le temps est venu des femmes mettant la main à la pâte du devenir de l'humanité. Et ce, non parce qu'on veut leur faire plaisir, mais parce que le monde a un besoin urgent de leurs compétences et de leurs qualités propres, de ce qu'elles savent, oui elles, justement." Là sont le vrai Changement, la vraie TRANSITION !

                                                                                                                             Léon-Etienne CREMILLE le 17 janvier 2019