Retour page d'accueil

LA TERRE ACCAPAREE PAR LA SEULE ESPECE HUMAINE

Toutes les espèces vivantes sont maintenues en vie et mues par une énergie intérieure, intelligente et fiable,
l’Energie Vitale, qui régit les fonctions organiques et permet la vie corporelle. Toutes devraient pouvoir vivre
sur la Terre dans le respect des lois propres aux écosystèmes. La seule espèce humaine s’arroge
pourtant une place quasi-exclusive. Les difficultés de partage de l’espace sont permanentes. Des conflits
éclatent sans cesse entre les hommes et les autres espèces, vilipendées et menacées.

1. CONFLITS ENTRE ESPECES, HUMAINE ET ANIMALES

1.1. Conflits avec les requins : l’océan n’appartient-il qu’aux baigneurs et aux surfeurs ?

img1.gif

img2.gif

La liste des jeunes victimes s’allonge à La Réunion. L’attaque de juillet 2013 offre la preuve macabre que les surfeurs ne sont pas les seuls à être menacés par les requins, mais que le problème concerne tous les usagers de la mer qui ne sont pas plus en sécurité au bord de l’eau qu’au large d’un spot de surf. Jean-François Nativel de l’association Océan Prévention Réunion a de nouveau exhorté les autorités à prendre enfin toute la mesure de la gravité de la situation et de mettre en place des mesures préventives effectives. [http://blog.surf-prevention.com/2013/07/15/attaque-de-requin-
a-la-reunion-mort-adolescente-15-ans/
]

Plutôt que d’agir après coup en lançant le dispositif de capture du requin après attaque, il faudrait se donner les moyens de sécuriser les usagers du bord de mer. Au lieu de mesures innovantes de surveillance des spots et de protection des usagers, des mesures radicales à effet immédiat avec interdiction du surf et pêche de 90 requins supplémentaires ont surtout été annoncées. Le préfet de l’île de La Réunion Jean-Luc Marx a pris un arrêté pour que la baignade, le surf et de body-board (quid de la planche à voile ?) soient interdits à La Réunion dans la bande des 300 mètres jusqu’au 1er octobre 2013. [http://blog.surf-prevention.com/2013/07/26/interdiction-du-surf-
a-la-reunion/
]

 

1.2. Conflits avec les phoques : les poissons ne sont-ils destinés qu’aux pêcheurs ?

img3.gif

img4.gif

Alors que l'espèce avait été décimée à la fin du XIXe siècle, une colonie de phoques est réapparue naturellement dans le courant des années 1980 et vit en Baie de Somme qui concentre d'ailleurs la principale colonie avec 350 spécimens.

Les phocidés constituent une véritable réussite en matière de biodiversité et font se déplacer des milliers de touristes qui les observent de loin aux jumelles ou à la longue vue. Ils n'en sont pas moins de gros mangeurs de poissons. Aussi, les pêcheurs de baie de Somme partent en guerre contre les phoques.

[http://www.lefigaro.fr/environnement/2013/08/25/01029-20130825ARTFIG00152-les-pecheurs-de-baie-de-somme-en-guerre-contre-les-phoques.php et http://www.somme-nature.com/nature/reservez_en_ligne/observation_des_phoques]

1.3. Conflits avec les loups : les montagnes ne sont-elles réservées qu’aux éleveurs ?

img5.gif

img6.gif

Les loups ont repeuplé les montagnes françaises depuis l'Italie à partir de 1992. Le conflit déclenché par sa présence est plus dur en France que dans les autres pays d'Europe. C'est le préjudice de trop pour des éleveurs et des bergers dont certains annoncent le déclin de l'élevage français et la fin du métier de berger [http://humanite-biodiversite.fr/doc/le-loup-les-bergers-et-les-brebis]. Loups et culture pastorale sont deux éléments de la biodiversité hexagonale qu’il convient de protéger. Malheureusement, les mutations sociétales et de nombreuses incompréhensions empêchent la cohabitation sereine entre ces animaux et les bergers en estive. L’association « A Pas de Loup », basée à Dieulefit, en Drôme Provençale, mais œuvrant aussi bien dans les Alpes que dans les Pyrénées ou le Massif Central, aide au rapprochement entre ces précieux habitants de nos montagnes avec une action qu’elle a baptisée « Loupastres ». [http://www.fondation-nicolas-hulot.org/engagement/les-eco-reportages/rapprocher-loups-et-bergers]

Ces conflits sont la conséquence des déséquilibres que les hommes provoquent mais n’assument pas.

2. DESASTREUSE APPROPRIATION DE LA NATURE PAR L’ESPECE HUMAINE

Loïc QUINTIN expose dans ses livres ses réflexions sur les comportements de l’espèce humaine,
sa volonté de suprématie sur les animaux, sa propension à l’appropriation des biens de la Terre.

img7.gif

img8.gif

Loïc QUINTIN, accompagnateur en montagne, diplômé d'état, écrivain, nous propose de partager ses 30 ans d'expérience de la nature, de la montagne à la mer, en passant par la Tanzanie... Il a parcouru 1.450 km à pied entre Chamonix et Ouessant "pour défendre la biodiversité". Il relate son périple dans son livre : L’abeille et l’orchidée.

Ce récit est un cri d'espoir. L'espoir que la biodiversité retrouve des couleurs. Deux mois de marche pour mettre en avant les efforts et les expériences de développement durable réalisés ou en projet. Ce livre n'est pas seulement une description des paysages et une compilation d'anecdotes. C'est également une peinture, une réflexion sur la vie, empreinte d'humanisme, dans une démarche globale.

Loïc Quintin cite Nicolas VANIER qui habite en Sologne, a parcouru à pied, en canoë, à cheval, en traineau
à chiens, la Laponie, le Grand Nord canadien, les Rocheuses, l’Alaska, la Sibérie… et qui met cette
phrase en exergue de ses conférences : "Il faut parler au cœur pour que la tête entende".

Loïc Quintin écrit en pages 183 et 184 : « Ici, en Sologne, la forte parcellisation, la foison de "propriétés privées" me désespèrent. "Interdit de", "passage privé", derrière chaque arbre ou presque une interdiction se cache. Les barbelés bordent les allées en continu. Ces réserves grillagées m’indisposent. La faune s’en voit contrariée dans ses déplacements, butant sur des barrières de concentration. Les propriétaires de ces vastes domaines ne connaissent que l’instinct de repli sur eux-mêmes. Ces hectares achetés par de riches parisiens sous prétexte de protection, relèvent de la colonisation.

Nicolas Vanier les a-t-il vus, les Évènes, un peuple de Sibérie,  barricader, s’approprier la nature ? Eux, ils se considèrent citoyens de la terre, êtres vivants parmi les êtres vivants. La nature est à tous. La nature n’appartient à personne. Eux le comprennent. Eux le vivent au quotidien et la remercient de ses bienfaits. La nature ne s’achète pas. La nature est libre comme le vent et la lumière. Son film "Le Loup" dépeint bien cet état d’esprit cher à ceux qui vivent en communion avec leur environnement. La civilisation a fait oublier à l’homme occidental que la terre l’a nourri et le nourrit encore. L’interdépendance avec elle doit être évidente. Elle le reviendra à mon sens par la force des choses, alors que l’on constate que ses ressources ne sont pas inépuisables. »

 

3. NECESSAIRE PARTAGE DES TERRITOIRES ENTRE ESPECES, HUMAINE ET ANIMALES

Fabrice NICOLINO, journaliste et écrivain, écologiste, pointe jour après jour les dysfonctionnements
des comportements humains. Il décrit et dénonce "ce qui se passe", un événement si considérable,
tellement inédit, à ce point stupéfiant que la pensée refuse de l’admettre, nous sommes
les contemporains de l’anéantissement de la vie. Ici, il évoque la coexistence entre l’homme et le loup :

Une manifestation d’éleveurs, une de plus, vient d’avoir lieu à Langogne, rassemblée par la FNSEA, pour dire que le pastoralisme est incompatible avec l’élevage de brebis. Jusque-là, rien d’étonnant…  sauf que José Bové s’est senti obligé de la soutenir déclarant notamment "Soit on met l’homme et le maintien des paysans comme une priorité, soit on met le loup et ça veut dire que l’espace disparaît."   Ainsi, selon Bové, l’homme prime. Le loup fait disparaître l’espace… qui est celui des humains, et il faut choisir. Eux ou nous. L’Homme ou la Bête, ritournelle des civilisations humaines depuis des milliers d’années. Partout où l’animal gêne les activités économiques, il doit disparaître. Dans les mers y compris, car le requin ne sabote-t-il pas les efforts de l’industrie du surf ? La marche d’une société ne peut être l’agrégat des revendications de tous les groupes et de chaque individu. Nous sommes collectivement malades d’une exacerbation de l’individualisme, fondement hélas des sociétés modernes. Il y a deux siècles, la proclamation de l’individu était une émancipation. Aujourd’hui, étendue jusqu’au délire par les publicités au service de la marchandise et de la consommation perpétuelle, elle n’est plus que terrifiante régression. Oui, les éleveurs doivent être entendus. Mais, oui, la société doit dire que la défense de la biodiversité est une valeur supérieure, qui s’impose à tous. Ayant affirmé cela avec force, elle doit, nous devons tous, proposer un pacte national pour la coexistence avec les grands prédateurs, qui sont ici chez eux.  [http://fabrice-nicolino.com/index.php]

 

4. DISPARITION PROBABLE DE L’ESPECE HUMAINE PROCHAINEMENT, SAUF SI…

Yves PACCALET, savoyard, philosophe et naturaliste, ancien bras droit du commandant COUSTEAU,
est formel sur l’avenir de l’espèce humaine. Il a choisi le sous-titre "Nouvelle édition revue et aggravée"
de la réédition, datée de mars 2013, de l’un de ses livres : "L’Humanité disparaîtra, bon débarras ! ".
C’est tout dire ! La majeure partie des humains en est là en 2013 dans une totale inconscience des vrais enjeux,
toujours obnubilés par la reprise de la croissance et l’exploitation des ressources naturelles. Les animaux que
nous méprisons, exploitons, tuons, sont décidément plus intelligents que nous ! L’espèce humaine doit accéder
à l’humilité et à la sagesse si elle veut subsister.

                                                                                                                                
Léon-Etienne CREMILLE le 14 septembre 2013