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1. Une fantastique ruée
vers la technologie numérique Si
l’on ne peut que se réjouir des progrès accomplis par l’humanité pour assurer
les besoins essentiels de son confort matériel, ne serait-ce que le chauffage
des habitations, on ne peut que s’inquiéter de sa ruée actuelle vers un monde
technologique de plus en plus coupé des considérations écologiques. Peut-on
vraiment croire un instant que l’on peut vivre sur une planète sans respecter
ses écosystèmes ? Serait-on assez absurde pour estimer que l’on peut évoluer
dans un monde artificiel "hors sol" et se prétendre à l’abri des
conséquences néfastes sur le fonctionnement de notre planète de nos
actions destructrices ? Peut-on être assez naïf pour penser que la
généralisation des réseaux connectés, des voitures automatisées, des villes
intelligentes, des robots, des "data centers", puisse nous assurer un
bel avenir ? Des
cas concrets de disparition de pans entiers de la Vie sont sans cesse mis en
évidence. Ils sont plus qu’inquiétants surtout quand ils n’entraînent aucune
décision draconienne telle que l’interdiction de l’usage des perturbateurs
endocriniens et notamment des pesticides. 2. Une massive
disparition des insectes volants Une
étude internationale menée en Allemagne dans 63 zones protégées, publiée le 18
octobre 2017, a révélé que 76 à 82 % des insectes volants ont disparu depuis
1989, soit en moins de trois décennies. Cet effondrement rapide de
l’entomofaune (entomo : insecte) a un impact de grande intensité sur
l’ensemble des écosystèmes, les insectes formant l’un des socles de la chaîne
alimentaire. L’équipe internationale d’entomologistes met en cause l’utilisation
de pesticides et d’engrais de synthèse sur les terres agricoles situées à
proximité des réserves naturelles étudiées. L’Allemagne
est certainement représentative d’une situation valable pour l’Europe. La
France ou le Royaume-Uni ont notamment des systèmes agricoles très semblables
et utilisent les mêmes intrants. Nous sommes face à une catastrophe écologique
imminente. La disparition des abeilles, très médiatisée, n’est que
la pointe de l’iceberg. http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/10/18/en-trente-ans-pres-de-80-des-insectes-auraient-disparu-en-europe_5202939_1652692.html - https://www.mediaterre.org/europe/actu,20171020121922.html 3. Une inquiétante baisse
de la fertilité des hommes Une
étude vient de paraître en décembre 2017 dans le N° 1203 de la revue Science & Vie sous le titre "BAISSE DE LA FERTILITÉ MASCULINE - Un
premier seuil est atteint". L'équipe
américaine de Shanna Swan, spécialiste en médecine reproductive, a ré-analysé
185 travaux réalisés un peu partout dans le monde et portant sur près de 43.000
hommes dont le sperme a été prélevé entre 1973 et 2011. Il est apparu que
la concentration moyenne des spermatozoïdes dans les pays occidentaux a subi
une forte diminution durant cette période, passant de 99 à 47 millions de
spermatozoïdes par millilitre. Elle serait même descendue aujourd’hui à 38
millions/ml. Une étude nationale de l’InVs (Institut de Veille sanitaire
français) présentée par Joëlle Le Moal, épidémiologiste, sur 26.600 hommes
durant la période 1989-2005 confirme une baisse du nombre de spermatozoïdes
ainsi qu’un déclin de la qualité du sperme. Il a été établi deux seuils : à partir de 45
millions/ml, le temps pour concevoir un enfant s’allonge démesurément et en
dessous de 15 millions/ml, la perpétuation de l’espèce est menacée. Une étude complémentaire
a en outre mis en évidence des disparités régionales avec un plus fort déclin de
la qualité dans les régions viticoles (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Bourgogne), ce
qui a fait surgir l’hypothèse du rôle néfaste des pesticides. http://recherchedubienetre.free.fr/index.php/dans-quelles-regions-le-sperme-est-il-de-moins-bonne-qualite/. En
plus du fait que les spermatozoïdes sont de moins en moins nombreux, la baisse
de la fertilité chez l'homme est également due à de nombreux spermatozoïdes peu
ou pas assez mobiles ainsi qu’à une trop grande quantité de spermatozoïdes
anormaux. L’exposition aux
pesticides, aux perturbateurs endocriniens, aux ordinateurs posés sur les
genoux, à la sédentarité, sont des facteurs essentiels dans
l’abaissement de la fertilité masculine.
4. Un avenir radieux
ou un bug désastreux - Bill GATES, le richissime patron de
Google, envisage de créer une ville nouvelle, Belmont, en plein milieu
d’un désert: "Belmont
sera organisée autour d’une communauté avant-gardiste avec une infrastructure
de communication et d’infrastructure qui comprendra des technologies de pointe,
conçues autour de réseaux numériques haute vitesse, centres de données,
nouvelles technologies de fabrication et modèles de distribution, véhicules
autonomes et centres logistiques autonomes" [http://www.panoractu.com/2017/11/23/bill-gates-va-construire-smart-city-plein-desert/]. Folle utopie ? - Enki BILAL, le célèbre dessinateur
et scénariste de bandes dessinées, vient de publier de son côté un nouvel album,
BUG, qui nous annonce que le grand bug informatique pourrait intervenir bientôt,
dans 24 ans imagine-t-il, en 2041. "Tout d’un coup, en une fraction de secondes, tout le
numérique disparaît. On se
rend compte qu’il n’y a plus rien nulle part, que le monde est à l’arrêt,
totalement asséché. À partir de ce moment-là, c’est le chaos absolu." Dans un monde hyper-connecté tel
que le nôtre, plus encore que le nôtre, que se passerait-il si le système
général tombait en panne ? Si toutes les données (les data)
disparaissaient ? Les avions pilotés automatiquement se crasheraient, les
codes oubliés empêcheraient les systèmes commandés numériquement de
fonctionner. Les femmes et les hommes privés de leurs écrans erreraient, hagards,
sans même se regarder dans les yeux. [https://www.franceinter.fr/culture/bug-la-fable-web-apocalyptique-d-enki-bilal]. Terrifiante perspective !
5. Des initiatives prometteuses
pour une terre réensemencée, remplie de Vies multiples Le
problème des fertilités masculines paraît hélas quasi-insoluble dans une
société toxique. Celui des fertilités des sols paraît pouvoir se résoudre. Le
16 novembre 2017, lors de l’émission La Grande Librairie, Paul-Henry BIZON
affirme : "La permaculture est une autre forme d’agriculture, une
agriculture qui ne détruit pas la terre, qui permet de repartir des origines, du
sol, de jardiner". Il parle d’"une paysannerie
inspirée". A sa suite, Enki BILAL prédit : "La culture des sols
va sauver tout le reste. La mutation liée à la fracture numérique vient d’une
nouvelle génération qui va manger autrement, cultiver autrement. Le monde
ancien est en train de s’effondrer ". Et voici un extrait du témoignage de
Claire CHANUT, créatrice en 2011 à la demande de Pierre RABHI du "Mouvement
des Femmes semencières" :
Léon-Etienne CREMILLE, le 4 décembre 2017 |
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