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1.
Beaucoup trop d’individus veulent ignorer la situation actuelle de la planète 1.1. De nombreux
citoyens plongent dans la sphère consumériste Lors des périodes de fêtes,
plus qu’en aucune autre, de nombreux consommateurs se précipitent fébrilement en
foule dans les magasins pour s’arracher des jeux vidéo, acheter les derniers
modèles de la téléphonie en 4G, consommer d’une façon addictive au-delà de leurs
besoins essentiels... alors même que d’autres n’ont pas de quoi se loger ou se
nourrir et de se procurer les biens vitaux. En toute période mais
surtout dans celle des loisirs, de nombreux consommateurs chevauchent fébrilement
leur "nounours" chéri, leur voiture, qu’ils font bondir sur leurs
terrains de jeu, des équipements mis à leur disposition, les autoroutes, ces "non-lieux"
où se lisent tout au long du trajet la destruction environnementale et la
dislocation sociale. Alors que les territoires sont tranchés et les paysages
transpercés, les conducteurs sont sans cesse pressés et se plaisent à s’agresser
les uns les autres dans une sorte de compétition permanente où la concurrence
la plus sauvage est la règle. En tout temps, en tout lieu,
partout et pour tout, beaucoup de personnes estiment donc indispensable de
gagner quelques secondes dans le chargement d’un film, d’une chanson, d’un
message ou dans le moindre déplacement, de céder aux offres
"illimitées" des marchands, de ne jamais se sentir contraint en
quoique ce soit, ni dans les biens, ni dans les loisirs, ni dans les voyages,
de toujours se divertir, de se délecter dans le gaspillage consumériste. "La
croisière s’amuse" comme le constate amèrement Yves FRENOT directeur de l’Institut
Paul-Emile Victor à propos de l’expédition récente en Antarctique. Tout un chacun se renferme
dans un monde clos, douillet et festif, un monde de
"bisounours", un monde mou, comme en guimauve. [http://www.bonbonsgourmands.fr/guimauve-marshmallow-41-1.html]
1.2. De nombreux élus s’investissent
dans la sphère gestionnaire Lors des vœux
du début d’année, les élus redoublent d’ardeur pour nous présenter leur bilan. Ils
nous détaillent les efforts qu’ils ont consentis et le dévouement constant
qu’ils ont déployé. Ils nous exposent leurs réalisations communales mais
n’évoquent jamais ni le moindre retard, ni la moindre erreur, ni la plus petite
anicroche ! Si les administrés se doivent d’écouter avec bienveillance les
discours, ils ne doivent toutefois pas oublier leur esprit critique et
constructif. C’est cela la démocratie ! Lors des inaugurations
d’ouvrages aussi, les élus se congratulent mutuellement, proclament la qualité
architecturale d’amas de béton, magnifient des œuvres qu’ils disent être
conçues pour devenir des vecteurs de transmission de valeurs pour le
"mieux vivre ensemble", ajoutent que chaque euro dépensé est un euro
juste et utile. Les citoyens ne se doivent-ils pas d’être vigilants, là aussi ? La période actuelle signe en
effet d’une façon visible l’indigence du concept architectural et la
dégradation de la vie sociale. Des édifices simplistes et laids en forme de parallélépipède rectangle s’offrent sans cesse à notre
regard. Les zones commerciales de plus en plus étendues en sont le modèle
dominant. Elles ne sont constituées que de cubes ou de pavés droits, des boîtes
géométriques hideuses alignées les unes à côté des autres. Les édifices "culturels"
publics sont eux-mêmes édifiés de façon identique selon les mêmes règles et
formes géométriques simplistes mais ils cachent leur pauvreté structurelle
rigide sous des revêtements ondulés, mous comme en guimauve. 2.
Beaucoup de lanceurs d’alerte mènent le combat depuis longtemps La plupart de nos
contemporains évite de regarder les faits, la mainmise des multinationales
privées sur les Etats, l’exploitation mondialisée des employés, ouvriers et
petits patrons, le pillage des ressources énergétiques et minières, la
pollution des milieux naturels, le bouleversement climatique. Ce n’est pourtant ni
d’aujourd’hui ni même des années 1970 que le combat contre les effets
dévastateurs de la révolution industrielle du XVIIIème a
débuté mais dès l’émergence de cet évènement redoutable. Deux jeunes historiens
nous en font la démonstration magistrale à travers deux de leurs ouvrages, L’Evènement Anthropocène et L’Apocalypse Joyeuse. Christophe BONNEUIL, historien des
sciences, chargé de recherche au CNRS, se consacre aux sciences de la vie, aux transformations
des rapports entre science, nature et société, de l’époque de Charles Darwin à
aujourd’hui. Jean-Baptiste FRESSOZ est historien des sciences, des techniques
et de l’environnement, maître de conférence à Imperial College, Londres. Ils
sont tous les deux membres du Centre de recherche en histoire des sciences et
techniques, le Centre Alexandre Koyré (CAK) [http://ifris.org/membre/].
On peut lire : "Ce
qui nous arrive n’est pas une crise environnementale, c’est une révolution géologique d’origine humaine.
Notre planète a basculé vers un état
inédit." Les auteurs dressent l’inventaire d’un modèle de
développement devenu insoutenable. Ils ébranlent les idées reçues sur notre
prétendue "prise de conscience environnementale". Ils montrent
comment les critiques et les contestations furent réduites pour qu’advienne la
société industrielle. "L’histoire présentée n’est pas celle d’une prise de
conscience mais celle de la
construction d’une inconscience modernisatrice." A suivre ! Léon-Etienne CREMILLE le 4 janvier
2014 |
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