Retour page d'accueil

RESOLUTION POUR L’ANNEE 2014 : UN CHANGEMENT DE SYSTEME (1/2)

 

1. Beaucoup trop d’individus veulent ignorer la situation actuelle de la planète

1.1. De nombreux citoyens plongent dans la sphère consumériste

Lors des périodes de fêtes, plus qu’en aucune autre, de nombreux consommateurs se précipitent fébrilement en foule dans les magasins pour s’arracher des jeux vidéo, acheter les derniers modèles de la téléphonie en 4G, consommer d’une façon addictive au-delà de leurs besoins essentiels... alors même que d’autres n’ont pas de quoi se loger ou se nourrir et de se procurer les biens vitaux.

En toute période mais surtout dans celle des loisirs, de nombreux consommateurs chevauchent fébrilement leur "nounours" chéri, leur voiture, qu’ils font bondir sur leurs terrains de jeu, des équipements mis à leur disposition, les autoroutes, ces "non-lieux" où se lisent tout au long du trajet la destruction environnementale et la dislocation sociale. Alors que les territoires sont tranchés et les paysages transpercés, les conducteurs sont sans cesse pressés et se plaisent à s’agresser les uns les autres dans une sorte de compétition permanente où la concurrence la plus sauvage est la règle.

En tout temps, en tout lieu, partout et pour tout, beaucoup de personnes estiment donc indispensable de gagner quelques secondes dans le chargement d’un film, d’une chanson, d’un message ou dans le moindre déplacement, de céder aux offres "illimitées" des marchands, de ne jamais se sentir contraint en quoique ce soit, ni dans les biens, ni dans les loisirs, ni dans les voyages, de toujours se divertir, de se délecter dans le gaspillage consumériste. "La croisière s’amuse" comme le constate amèrement Yves FRENOT directeur de l’Institut Paul-Emile Victor à propos de l’expédition récente en Antarctique.

Tout un chacun se renferme dans un monde clos, douillet et festif, un monde de "bisounours", un monde mou, comme en guimauve. [http://www.bonbonsgourmands.fr/guimauve-marshmallow-41-1.html]

Une confiserie faite de guimauve, originaire de Saint Malo, est commercialisée sous l’appellation "chamallow" dont la consonance est proche de celle du nom en anglais de la même matière, le "marshmallow".

 

 

La guimauve est une confiserie qui utilisait la racine mucilagineuse de la guimauve officinale dans la recette traditionnelle et qui est faite de sucre, de blanc d’œufs et de gélatine dans sa forme

                   

http://www.supertoinette.com/fiche-cuisine/767/guimauve-marshmallow-
ou-chamallow.html

 



Cette maison, qui s’apparente à celle du bibendum chamallow, est le centre d’accueil des visiteurs du Centre d’art contemporain de la Synagogue de Delme (Moselle)
 

http://www.gizmodo.fr/2012/10/01/ceci-n%E2%80%99est-
pas-une-maison-en-chamallow.htm
l

 

 

1.2. De nombreux élus s’investissent dans la sphère gestionnaire

Lors des vœux du début d’année, les élus redoublent d’ardeur pour nous présenter leur bilan. Ils nous détaillent les efforts qu’ils ont consentis et le dévouement constant qu’ils ont déployé. Ils nous exposent leurs réalisations communales mais n’évoquent jamais ni le moindre retard, ni la moindre erreur, ni la plus petite anicroche ! Si les administrés se doivent d’écouter avec bienveillance les discours, ils ne doivent toutefois pas oublier leur esprit critique et constructif. C’est cela la démocratie !

Lors des inaugurations d’ouvrages aussi, les élus se congratulent mutuellement, proclament la qualité architecturale d’amas de béton, magnifient des œuvres qu’ils disent être conçues pour devenir des vecteurs de transmission de valeurs pour le "mieux vivre ensemble", ajoutent que chaque euro dépensé est un euro juste et utile. Les citoyens ne se doivent-ils pas d’être vigilants, là aussi ?

La période actuelle signe en effet d’une façon visible l’indigence du concept architectural et la dégradation de la vie sociale. Des édifices simplistes et laids en forme de parallélépipède rectangle s’offrent sans cesse à notre regard. Les zones commerciales de plus en plus étendues en sont le modèle dominant. Elles ne sont constituées que de cubes ou de pavés droits, des boîtes géométriques hideuses alignées les unes à côté des autres. Les édifices "culturels" publics sont eux-mêmes édifiés de façon identique selon les mêmes règles et formes géométriques simplistes mais ils cachent leur pauvreté structurelle rigide sous des revêtements ondulés, mous comme en guimauve.

2. Beaucoup de lanceurs d’alerte mènent le combat depuis longtemps

La plupart de nos contemporains évite de regarder les faits, la mainmise des multinationales privées sur les Etats, l’exploitation mondialisée des employés, ouvriers et petits patrons, le pillage des ressources énergétiques et minières, la pollution des milieux naturels, le bouleversement climatique.

Ce n’est pourtant ni d’aujourd’hui ni même des années 1970 que le combat contre les effets dévastateurs de la révolution industrielle du XVIIIème a débuté mais dès l’émergence de cet évènement redoutable. Deux jeunes historiens nous en font la démonstration magistrale à travers deux de leurs ouvrages, L’Evènement Anthropocène et L’Apocalypse Joyeuse. Christophe BONNEUIL, historien des sciences, chargé de recherche au CNRS, se consacre aux sciences de la vie, aux transformations des rapports entre science, nature et société, de l’époque de Charles Darwin à aujourd’hui. Jean-Baptiste FRESSOZ est historien des sciences, des techniques et de l’environnement, maître de conférence à Imperial College, Londres. Ils sont tous les deux membres du Centre de recherche en histoire des sciences et techniques, le Centre Alexandre Koyré (CAK) [http://ifris.org/membre/].

Christophe Bonneuil

Jean-Baptiste Fressoz

 

On peut lire : "Ce qui nous arrive n’est pas une crise environnementale, c’est une révolution géologique d’origine humaine. Notre planète a basculé vers un état inédit." Les auteurs dressent l’inventaire d’un modèle de développement devenu insoutenable. Ils ébranlent les idées reçues sur notre prétendue "prise de conscience environnementale". Ils montrent comment les critiques et les contestations furent réduites pour qu’advienne la société industrielle. "L’histoire présentée n’est pas celle d’une prise de conscience mais celle de la construction d’une inconscience modernisatrice."

                                                                                                             A suivre !          Léon-Etienne CREMILLE le 4 janvier 2014