L’Eté,
c’est le temps des Grandes Randonnées ! La randonnée itinérante est un engagement qui exige une continuité dans les cheminements et s'effectue donc par "tous les temps". Un gardien de refuge nous précise même que le mauvais temps " n'est pas un cas de force majeure" pour justifier une annulation de notre réservation, signifiant par là que les arrhes ne seraient pas remboursées. Heureusement, le temps est généralement beau en début d'été et les orages ont le bon goût de ne survenir qu'en fin d'après-midi à un moment où l'on est normalement arrivé au terme de l'étape. Aussi, en moyenne montagne, ne faut-il pas trop craindre le mauvais temps durant la belle saison et se fier au proverbe breton : "Qui écoute trop la météo passe sa vie au bistrot" Un
très beau GRP, le Tour du Beaufortain :Le topo-guide est disponible
sur le site de la FFRP : http://www.ffrandonnee.fr/boutique/to-guide.aspx?ref=731http://www.ffrandonnee.fr/boutique/topo-guide.aspx?ref=731&t=reg&v=18
Trois
randonneurs viennent d’effectuer le Tour du Jeudi 28 Juin au Mercredi 4 Juillet
2012. Ils ont vécu deux journées de grosses chaleurs, un jour aérien et ensoleillé,
trois jours frais et agréables avec du
brouillard au sommet des montagnes et dans les vallées, une dernière journée calme
et ensoleillée. Ils vous proposent une description
de leur périple. La somme cumulée des montées et descentes atteint 6.000 mètres
en sept jours, une valeur raisonnable. Un
site très pédagogique permet de suivre les différentes étapes du circuit au fur
et à mesure de son déroulement : http://www.lebeaufortain.com/php/sitra/pdf/sitraLOI588030_39334_tour-du-beaufortain.pdf. Première étape, du gîte de Molliessoulaz au refuge de Lachat. C’est
une longue étape forestière de 7 heures qui commence par une descente jusqu’au
village lui-même et qui se poursuit par une importante montée, la seule du tour.
Il fait très chaud, malgré l’ombre des arbres. La sueur ruisselle dans notre
dos et inonde tous nos vêtements. De très belles vues sur la chaîne des Aravis
et sur le Charvin s’offrent à nous lorsque nous surplombons le Val d’Arly. Un
magnifique panorama sur le Mont Blanc nous enchante à proximité de l’arrivée. Deuxième étape, du refuge de Lachat au refuge de la Roselette. C’est
également une longue étape de 7 heures qui longe de nombreuses prairies d’altitude
remplies de belles vaches, fières avec leurs cornes, de race Tarine et Abondance,
mais qui traverse également des pistes de ski équipées de canons à neige ainsi
que d’inévitables et horribles remontées mécaniques. Troisième étape, du refuge de la Roselette au refuge de la Croix du
Bonhomme. Plus courte que les deux précédentes, l’étape commence par longer le
magnifique "Val Montjoie" au sein duquel se découvre la commune des
Contamines-Montjoie et où se situe au loin celle de St Gervais-les-Bains. Elle
rejoint ensuite le Tour du Mont Blanc, très fréquenté, et grimpe jusqu’au Col
du Bonhomme à + 2.329 mètres. Le temps est beau et plus frais, agréable. Quatrième étape, du refuge de la Croix du Bonhomme au refuge de
Presset. L’étape est assez courte mais commence toutefois de bonne heure car la
météo est instable. Elle démarre sous un vent froid et violent qui oblige à
nous couvrir. Nous descendons d’abord dans la Vallée des Chapieux où nous
retrouvons un temps plus calme et de belles Tarines fraîchement traites. Nous abordons
ensuite la partie la plus montagneuse du circuit, la montée dans la Combe de la
Neuva, vallée glaciaire façonnée en auge avec verrous et replats étagés, un
paysage en "marches d’escalier". D’abord herbeux, les fonds
deviennent rocheux et rapidement recouverts de neige. La montée finale se fait
"à vue" dans une pente assez raide et glissante. Les bâtons sont
indispensables qui nous empêchent de tomber. Dès l’arrivée au col, nous
apercevons le refuge. La descente commence également dans la neige. A
l’arrivée, vers midi, une foule immense se presse, venue depuis le matin pour
l’inauguration d’une nouvelle croix, discrète, à peine visible à l’œil nu, au
sommet de la célèbre Pierra Monta. Cinquième étape, du refuge de Presset au refuge de la Coire. L’étape
est courte également mais les fonds de vallées sont dans un brouillard qui
monte à l’assaut des sommets. Le début est difficile sur une pente éboulée et
glissante jusqu’au col du Bresson, au pied de la Pierra Monta. Une première
descente s’effectue dans le brouillard qui va et vient. Très vite, nous
abordons la montée vers le col du Coin où une faible pluie nous arrose. La
descente est tranquille vers le refuge qui va nous accueillir. La visite d’une
fromagerie de montagne nous enseigne les secrets de la fabrication du beaufort.
La vie des éleveurs et des fromagers est très soutenue, rythmée par la traite
bi-quotidienne des vaches et le traitement immédiat du lait. Sixième étape, du refuge de la Coire au refuge des Arolles. L’étape
est très belle, très variée, bucolique, à travers les pâtures, puis la forêt. Le
passage à proximité du refuge de l’Alpage nous donne l’occasion d’une halte
inopinée et d’un repas sympathique en terrasse. La suite se fait dans des paysages
fantastiques, truffés de rhododendrons, et nous conduit dans une cuvette
circulaire mystérieuse, nimbée de brouillard, au fond de laquelle se "perd"
le Lac Tournant. L’eau disparaît dans un tourbillon ! Au refuge, le massif
du Mont Blanc est à nouveau présent mais se montre difficilement à travers les
nuages épais qui l’entourent. Septième étape, du refuge des Arolles au gîte de Molliessoulaz. Nous
sommes si bien placés dans ce dernier refuge que nous tardons à partir. Nous
prenons un billet de loterie pour la 49ème Fête d’Arêches du 12 Août
prochain, espérant gagner le premier lot, un véritable Grenier Savoyard, qu’il
faudra toutefois démonter et transporter à nos frais. Sait-on jamais !
Nous montons vers un premier col facile, le col de la Bâthie, avant
d’entreprendre une longue montée vers le Col des Lacs à + 2.250 mètres. De là,
nous apercevons d’anciennes ardoisières sur le flanc opposé, à une altitude
similaire à la nôtre ! L’extraction des ardoises, d’une excellente
qualité, s’est effectuée du XVIème au XIXème siècle. La
vie des mineurs, qui logeaient sur place en été, fût dure ! Comment acheminaient-ils
les matériaux extraits ?... Plus loin, nous
déjeunons à l’ombre d’arbustes avec une dernière vue sur le Mont Blanc. Nous abordons
ensuite la longue descente vers la vallée, le "pendant" de la montée
du premier jour. Ça y
est ! C’est fini ! Nous enlevons nos chaussures… jusqu’à la prochaine
randonnée. Léon-Etienne CREMILLE le 16 Juillet 2012 |
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Tour
du Beaufortain (du 28
Juin au 4 Juillet 2012)
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