Retour page d'accueil

L’Eté, c’est le temps des Grandes Randonnées !

Comme chaque année, l'été est le moment privilégié pour faire une randonnée itinérante en montagne sur plusieurs jours, voire une semaine et même 12 à 15 jours. Dès que la neige a fondu et libéré les chemins et qu'il ne reste plus que quelques névés, vers la mi-juin en général, les hébergements ouvrent. C'est alors le moment de faire le choix d'un parcours et de procéder aux réservations en gîtes et refuges pour le soir et la nuit, en demi-pension. Deux possibilités s'offrent aux randonneurs, soit en ligne sur un chemin de Grande Randonnée d'échelle nationale, un GR, tel le GR 5 à travers les Alpes, qui va de Thonon-les-Bains à Menton, soit en boucle sous forme d'un Tour local sur un chemin de Grande Randonnée de Pays, un GRP. La FFRP (Fédération Française de Randonnée Pédestre) propose de très nombreux guides dans sa rubrique "Boutique" sur son site http://ffrandonnee.fr

La randonnée itinérante est un engagement qui exige une continuité dans les cheminements et s'effectue donc par "tous les temps". Un gardien de refuge nous précise même que le mauvais temps " n'est pas un cas de force majeure" pour justifier une annulation de notre réservation, signifiant par là que les arrhes ne seraient pas remboursées. Heureusement, le temps est généralement beau en début d'été et les orages ont le bon goût de ne survenir qu'en fin d'après-midi à un moment où l'on est normalement arrivé au terme de l'étape. Aussi, en moyenne montagne, ne faut-il pas trop craindre le mauvais temps durant la belle saison et se fier au proverbe breton : "Qui écoute trop la météo passe sa vie au bistrot"

Un très beau GRP, le Tour du Beaufortain :Le topo-guide est disponible sur le site de la FFRP : http://www.ffrandonnee.fr/boutique/to-guide.aspx?ref=731http://www.ffrandonnee.fr/boutique/topo-guide.aspx?ref=731&t=reg&v=18

img1.gif

Le Beaufortain  est une région savoyarde qui se situe entre la Tarentaise au Sud et le Pays du Mont-Blanc au Nord. Il allie des activités agricoles d’élevage de vaches laitières et de fabrication du "beaufort", le "prince" des gruyères, avec des activités de sports et de tourisme. Le Tour pédestre se fait en sept jours en partant de la commune de QUEIGE située entre les communes d’ALBERTVILLE et de BEAUFORT. Il chemine aux alentours de + 2.000 mètres d’altitude, de la vallée du Doron à + 530 mètres au Col du Grand Fond à + 2.671 mètres.

 

Trois randonneurs viennent d’effectuer le Tour du Jeudi 28 Juin au Mercredi 4 Juillet 2012. Ils ont vécu deux journées de grosses chaleurs, un jour aérien et ensoleillé, trois jours frais et  agréables avec du brouillard au sommet des montagnes et dans les vallées, une dernière journée calme et ensoleillée.  Ils vous proposent une description de leur périple. La somme cumulée des montées et descentes atteint 6.000 mètres en sept jours, une valeur raisonnable.

Un site très pédagogique permet de suivre les différentes étapes du circuit au fur et à mesure de son déroulement : http://www.lebeaufortain.com/php/sitra/pdf/sitraLOI588030_39334_tour-du-beaufortain.pdf.

Première étape, du gîte de Molliessoulaz au refuge de Lachat. C’est une longue étape forestière de 7 heures qui commence par une descente jusqu’au village lui-même et qui se poursuit par une importante montée, la seule du tour. Il fait très chaud, malgré l’ombre des arbres. La sueur ruisselle dans notre dos et inonde tous nos vêtements. De très belles vues sur la chaîne des Aravis et sur le Charvin s’offrent à nous lorsque nous surplombons le Val d’Arly. Un magnifique panorama sur le Mont Blanc nous enchante à proximité de l’arrivée.

Deuxième étape, du refuge de Lachat au refuge de la Roselette. C’est également une longue étape de 7 heures qui longe de nombreuses prairies d’altitude remplies de belles vaches, fières avec leurs cornes, de race Tarine et Abondance, mais qui traverse également des pistes de ski équipées de canons à neige ainsi que d’inévitables et horribles remontées mécaniques.

Troisième étape, du refuge de la Roselette au refuge de la Croix du Bonhomme. Plus courte que les deux précédentes, l’étape commence par longer le magnifique "Val Montjoie" au sein duquel se découvre la commune des Contamines-Montjoie et où se situe au loin celle de St Gervais-les-Bains. Elle rejoint ensuite le Tour du Mont Blanc, très fréquenté, et grimpe jusqu’au Col du Bonhomme à + 2.329 mètres. Le temps est beau et plus frais, agréable.

Quatrième étape, du refuge de la Croix du Bonhomme au refuge de Presset. L’étape est assez courte mais commence toutefois de bonne heure car la météo est instable. Elle démarre sous un vent froid et violent qui oblige à nous couvrir. Nous descendons d’abord dans la Vallée des Chapieux où nous retrouvons un temps plus calme et de belles Tarines fraîchement traites. Nous abordons ensuite la partie la plus montagneuse du circuit, la montée dans la Combe de la Neuva, vallée glaciaire façonnée en auge avec verrous et replats étagés, un paysage en "marches d’escalier". D’abord herbeux, les fonds deviennent rocheux et rapidement recouverts de neige. La montée finale se fait "à vue" dans une pente assez raide et glissante. Les bâtons sont indispensables qui nous empêchent de tomber. Dès l’arrivée au col, nous apercevons le refuge. La descente commence également dans la neige. A l’arrivée, vers midi, une foule immense se presse, venue depuis le matin pour l’inauguration d’une nouvelle croix, discrète, à peine visible à l’œil nu, au sommet de la célèbre Pierra Monta.

Cinquième étape, du refuge de Presset au refuge de la Coire. L’étape est courte également mais les fonds de vallées sont dans un brouillard qui monte à l’assaut des sommets. Le début est difficile sur une pente éboulée et glissante jusqu’au col du Bresson, au pied de la Pierra Monta. Une première descente s’effectue dans le brouillard qui va et vient. Très vite, nous abordons la montée vers le col du Coin où une faible pluie nous arrose. La descente est tranquille vers le refuge qui va nous accueillir. La visite d’une fromagerie de montagne nous enseigne les secrets de la fabrication du beaufort. La vie des éleveurs et des fromagers est très soutenue, rythmée par la traite bi-quotidienne des vaches et le traitement immédiat du lait.

Sixième étape, du refuge de la Coire au refuge des Arolles. L’étape est très belle, très variée, bucolique, à travers les pâtures, puis la forêt. Le passage à proximité du refuge de l’Alpage nous donne l’occasion d’une halte inopinée et d’un repas sympathique en terrasse. La suite se fait dans des paysages fantastiques, truffés de rhododendrons, et nous conduit dans une cuvette circulaire mystérieuse, nimbée de brouillard, au fond de laquelle se "perd" le Lac Tournant. L’eau disparaît dans un tourbillon ! Au refuge, le massif du Mont Blanc est à nouveau présent mais se montre difficilement à travers les nuages épais qui l’entourent.

Septième étape, du refuge des Arolles au gîte de Molliessoulaz. Nous sommes si bien placés dans ce dernier refuge que nous tardons à partir. Nous prenons un billet de loterie pour la 49ème Fête d’Arêches du 12 Août prochain, espérant gagner le premier lot, un véritable Grenier Savoyard, qu’il faudra toutefois démonter et transporter à nos frais. Sait-on jamais ! Nous montons vers un premier col facile, le col de la Bâthie, avant d’entreprendre une longue montée vers le Col des Lacs à + 2.250 mètres. De là, nous apercevons d’anciennes ardoisières sur le flanc opposé, à une altitude similaire à la nôtre ! L’extraction des ardoises, d’une excellente qualité, s’est effectuée du XVIème au XIXème siècle. La vie des mineurs, qui logeaient sur place en été, fût dure ! Comment acheminaient-ils les matériaux extraits ?... Plus loin, nous déjeunons à l’ombre d’arbustes avec une dernière vue sur le Mont Blanc. Nous abordons ensuite la longue descente vers la vallée, le "pendant" de la montée du premier jour.

Ça y est ! C’est fini ! Nous enlevons nos chaussures… jusqu’à la prochaine randonnée.

 

Léon-Etienne CREMILLE le 16 Juillet 2012

 

 Tour du Beaufortain (du 28 Juin au 4 Juillet 2012)

Lors de toutes les étapes : les vaches

      A la deuxième étape : le massif du Mont Blanc

A la quatrième étape : le col du Grand Fond

A la cinquième étape : la Pierra Menta

Partout, des fleurs : l’Aster des Alpes

Partout, des fleurs : la Soldanelle