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1. Le bruit, un fléau quotidien qui use les gens « Nous sommes des zéros satisfaits ». Tel est le titre d’un livre de Piergiorgio Bellocchio, écrivain et critique littéraire italien, paru aux Editions de l’Encyclopédie des nuisances. Voici l’une des anecdotes présentée par l’auteur et rapportée dans le Canard Enchainé N° 4732 du 6 juillet 2011. Bellocchio est assis à la terrasse d’un café d’une pizzéria. Près des tables, un groupe d’adolescents sur leurs motos arrêtées, moteur allumé, avec toutes les dix secondes un coup de gaz. Au bout d’un quart d’heure, Bellocchio hurle : « Alors, on y va ? ». Deux ou trois d’entre eux se tournent vers lui, avec l’air étonné de qui n’a pas compris. Il explique : « Ou vous vous décidez à partir, ou vous éteignez le moteur ». Ils finissent par déguerpir en bougonnant : « Quelle mentalité ! » Et le râleur de s’apercevoir qu’aux tables voisines tout le monde a l’air surpris : « Personne ne s’était aperçu de rien, personne n’avait été dérangé ». Il serait bien sûr injuste de ne se focaliser que sur les motos des jeunes. Les machines des vieux ne sont pas plus silencieuses… Tondeuses à gazon, rotofils et autres coupes-bordure, tronçonneuses, se caractérisent par des bruits stridents et intermittents qui usent les nerfs des voisins. Mais pourquoi les industriels construisent-ils de telles machines ? Et pourquoi les consommateurs les achètent-ils ? A notre époque éperdue de vitesse et avide de « technologies du futur », tout en effet nous pousse à jeter le passé aux oubliettes. Toutefois, la nostalgie nous y ramène. Les motos bruyantes, c’était inimaginable dans un monde d’avant le boucan, d’avant l’accoutumance aux nuisances, d’avant l’indifférence à autrui. Bellocchio est de ceux qui ont cru à un monde où prendrait fin « l’impunité de ceux qui commandent, l’irresponsabilité des responsables, l’inamovibilité des puissants », bref à une libération, à une révolution… 2. Le nucléaire et l’effet de serre, deux fléaux permanents qui menacent l’humanité 2.1. Sortir du Nucléaire ! Ce sont des personnalités, tant allemandes que françaises, qui l’affirment : - Un sociologue et philosophe allemand, Ulrich Beck, a écrit un article paru dans le journal Le Monde du 9 juillet 2011 sous le titre "Enfin l’ère postnucléaire". On peut lire : "Continuer, après Tchernobyl et Fukushima, à affirmer que les centrales nucléaires françaises, britanniques, américaines, chinoises, etc…, sont sûres, c’est refuser de voir que, d’un point de vue empirique, c’est la conclusion inverse qui s’impose : s’il y a une certitude, c’est celle du prochain accident nucléaire majeur.[ http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/07/09/enfin-l-ere-postnucleaire-par-ulrich-beck_1546872_3232.html ]
- Un ingénieur français, polytechnicien, physicien nucléaire,
Bernard Laponche, l’annonce aussi dans l’interview qu’il accorde à
Télérama dans le n° 3205 du 18 au 24 juin 2011 sous le titre: "Il y a
une forte probabilité d'un accident nucléaire majeur en Europe". Voici notamment deux extraits de son interview qui sont à méditer : 1. Que répondez-vous à ceux qui pensent que l'impératif du réchauffement climatique, donc la nécessaire réduction des émissions de CO2, nous impose d'en passer par le nucléaire ? Tout d'abord, on ne peut pas faire des émissions de CO2 le seul critère de choix entre les techniques de production d'électricité. Faut-il accepter qu'au nom du climat, tous les cinq ou dix ans, un accident de type Fukushima se produise quelque part dans le monde ?... 2. Le fait qu'on ait produit de l'électricité à partir du nucléaire à un coût modique, ne prenant pas en compte les coûts du démantèlement et de la gestion à long terme des déchets radioactifs, a-t-il pénalisé les énergies renouvelables ? Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pression pour la consommation d'électricité, et en particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique, pour lequel la France est championne d'Europe. On construit des logements médiocres, l'installation de convecteurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puissance électrique globale : en Europe, la différence entre la consommation moyenne et la pointe hivernale est due pour moitié à la France !.... 2.2. Non aux Gaz de Schistes ! Les responsables des compagnies pétrolières prétendent explorer et exploiter les gaz de schistes sous nos pieds, dans une grande partie des départements de l’Ardèche et de la Drôme. Pourquoi ? Sûrement pas pour des besoins effectifs en énergie ! Un documentaire édifiant "Carbonisés", proposé par arte le mardi 28 juin 2011 démasque le vrai visage des pétroliers. Il est montré que l’immense quantité de gaz naturel acheminée vers la surface du globe en même temps que l’extraction du pétrole (considérée aujourd'hui comme une ressource énergétique primordiale pour l'avenir) est volontairement brûlée par les compagnies pétrolières, celles-ci jugeant que les investissements nécessaires pour recueillir cette précieuse matière première sont peu rentables !!! La technique du "torchage", qui est le processus de gaspillage utilisé, fait disparaître chaque année l'équivalent du tiers des besoins européens en gaz naturel, tandis que 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre sont relâchées dans l'atmosphère. Si les populations des pays africains, comme le Nigéria, pâtissent très gravement de l'exploitation pétrolière, la Russie, le plus gros fournisseur de pétrole de l'Europe, est championne du monde en matière de gaspillage de gaz naturel. Pourquoi les compagnies pétrolières du monde entier brûlent-elles sans vergogne ces précieuses ressources ? Pourquoi les Etats ne semblent-ils ne pas se soucier que tant de gaz soit gaspillé ? Pourquoi les Etats choisissent-ils la poursuite de la destruction des lieux de vie, des écosystèmes, en accordant des permis d’exploration des gaz de schistes ? Où sont situés les connivences, les conflits d’intérêt, les responsabilités ? [ http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/La-malediction-de-l-or-noir/3963142.html ] (1) : Extrait de la chanson de Raymond Lévesque "Quand les hommes vivront d'amour"
Léon-Etienne CREMILLE le 11 juillet 2011
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