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                                                Le "grand orchestre" des ramières

              

          
      Avez-vous eu l’occasion d’entendre le « grand orchestre » des Ramières ?
        C’est surtout aux mois de mai-juin qu’il est le plus magnifique. Il est composé de tous les oiseaux qui
       habitent les Ramières durant toute l’année : les sédentaires, ainsi que d’autres espèces qui se joignent à eux à
       cette période : les migrateurs. Ceux-là arrivent de pays lointains et ne restent que quelques mois ici.
       
Tous ! Sédentaires et migrateurs sont rassemblés au printemps dans les ramières.
      Et tous en même temps, se mettent à chanter à l’aube ! Car… n’oublions pas que c’est pour eux la
      période des amours… Et c’est
, dans les ramières, au petit matin, qu’ils lancent leurs plus beaux
      
chants et cris d’amour dans une multitude de mélodies (le merle, le rossignol, le rouge-gorge, etc.),
      dans une multitude de motifs rythmiques (cris du geai, tambourinages des pics, etc.), et dans une
      richesse de timbres (le loriot, etc.).

      A nos oreilles, à nos yeux et à notre coeur, tous ces oiseaux sédentaires et migrateurs sont aussi
       importants les uns que les  autres. Nous ne les connaissons pas tous mais nous aimerions pour vous,
       faire un petit zoom sur l’un d’eux, le loriot.
      Ce bel oiseau au plumage éclatant jaune et noir est presque invisible car il est farouche. On entend
       surtout son chant (courts motifs mélodiques joyeux et enchanteurs au timbre fluté qui porte à plus
      d’un kilomètre). Dès la mi-avril on les entend depuis le village. Ils viennent ici pour se reproduire, et
      nichent dans les cimes des grands arbres des ramières. Ils ont aussi besoin de la rivière car le loriot
      est un oiseau qui aime boire et se baigner.
      Nous les écoutons et les observons depuis quelques années, et nous étions particulièrement
      inquiets lorsqu’en pleine période de sécheresse d’août dernier, un bulldozer est entré dans le lit du
      Roubion pour tout ratisser et aplanir.
      Triste sort pour tous les oiseaux, végétaux, et autres animaux des ramières qui profitaient encore des
     « petits bras » du Roubion appelés tressage : Ces petits cours d’eaux qui se faufilent sans se
      dessécher entre les grands arbres des ramières. Ce sont ces derniers qui leur permettent d’exister
     l’été en leur apportant l’ombre et la fraicheur dont ils ont besoin¹, et ce sont ces mêmes arbres qui
     permettent aux animaux de vivre et de survivre à la chaleur. I
    S i nous ratissons les rivières,si nous coupons leurs ramières…
    alors je laisse Pierre Rabhi nous répondre :
      
« L’Homo economicus » vaque triste et dépité, tétanisé par ses terreurs. En exterminant les arbres, il
      continue à scier la branche sur laquelle il est assis. En détruisant le refuge des oiseaux, il n’aura plus
     que le silence des tombeaux.²

                                                                                                                     Le Collectif des Amis des Ramières

              1_    « La vie secrète des arbres » Peter Wohlleben, Editions Les Arènes, Paris 2017
              2-     Extrait de la préface de Pierre Rabhi, « L’arbre philosophe » Luciano Melis, Presses du Chatelet,2017