Le réseau Natura 2 000 est un réseau européen de sites naturels
protégés qui a pour but de préserver les espèces et les milieux
naturels rares et menacés.
Notre région est concernée puisque la moyenne vallée du Rhône et
les basses vallées de la Drôme et du Roubion sont reconnues
"espaces naturels remarquables"
S.
Pissavin, chargé de mission, est
venu
présenter
le projet aux conseillers
municipaux
de Saint-Gervais, ainsi qu’aux personnes
intéressées.
Historique :
La directive communautaire "Oiseaux",
puis la directive communautaire "Habitats"ont
créé un solide fondement législatif pour
la protection des espèces et des milieux naturels
rares et menacés.
Pour
l’application de ces directives, le Conseil des
Ministres Européens a décidé la création
d’un réseau de sites représentatifs des
richesses naturelles de chacun des pays de l’Union
Européenne, le réseau Natura
2 000.
La
France a choisi d’élaborer pour chaque site un document d’objectifs
en
concertation avec les populations locales. Ce document propose des
mesures de conservation pour éviter la détérioration des
habitats tout en maintenant les activités humaines.
Natura 2000 et bas Roubion
Où en est le projet ?
Des consultations ont eu lieu en 1998 pour élaborer le document d’objectifs.
Celui-ci a été validé par le Comité de Pilotage, sous la présidence
du Préfet de la Drôme.
Le site du Roubion concerné comprend la rivière et les ramières
depuis Pont-de-Barret jusqu’à l’entrée de Montélimar, sur les
deux
rives.
Parmi les espèces rares et remarquables de la moyenne vallée du Rhône
:
- les orchidées
- le castor (quelques
îlots en Europe)
- l'apron du
Rhône (un poisson que l'on ne rencontre qu'au S-E de la France)
-la libellule
"Agrion de Mercure"
Un
patrimoine naturel remarquable
Le Roubion
est une des rares rivières européennes qui soit encore à l’état
naturel ( sans barrage sur son cours principal).
A l’
intérieur de son lit mineur, le chenal divague librement au gré des
crues, rajeunissant constamment le paysage. Les alluvions se déposent
et une forêt alluviale diversifiée s’est constituée ( la
ramière). Des prairies résiduelles, établies sur sol filtrant
de sable ou de de graviers, abritent une flore spécifique, riche en
orchidées ( 4 ha de prairies "sèches", morcelées , sur
Saint-Gervais ) Or, ces prairies font souvent l’objet de dégradations
( décharges
) ou bien sont peu à peu gagnées par les broussailles.
Quel projet pour le Roubion ?
- La gestion de l’hydrosystème
Le
Roubion étant un fleuve soumis aux aléas d’un climat
méditerranéen, il ne peut conserver son débit toute l’année, mais
il est possible de limiter
son
assèchement en maîtrisant les pompages et en cherchant une
alternative à l’irrigation par eau phréatique. Cette politique est
déjà en partie mise en place par les communes et le syndicat du
Roubion)
Pour
assurer le déplacement et les migrations des espèces aquatiques, il
est nécessaire de maintenir ou rétablir les connexions des
milieux aquatiques ( par exemple, aménagement des seuils du Roubion)
Afin
de maintenir la qualité des écosystèmes, mais aussi la qualité de l’eau,
la rivière doit pouvoir fonctionner naturellement et divaguer
librement dans les secteurs peu sensibles comme la ramière
- La gestion des habitats naturels
Les ramières ont une flore riche et diversifiée qui mérite d’être
conservée. Les propriétaires des parcelles seront tous contactés. On
leur proposera des actions concernant la gestion des forêts et l’entretien
des prairies ( fauchage ...) Les propriétaires seront libres d’accepter
ou de refuser. S’ils acceptent, une aide financière et technique
leur sera proposée.
Depuis le début 1999, un certain nombre d’actions ont déjà été
mises en place sur le secteur "moyenne vallée du Rhône" :
recensement des propriétaires, restauration de certaines prairies
alluviales, recensement des populations d’Agrion, recherche des sites
de reproduction de certaines lamproies ...
Tous les six ans, un bilan des actions est prévu, afin d’évaluer
l’efficacité de la gestion mise en place
Quelques questions :
-
La chasse restera-t-elle autorisée ? Est-ce qu’elle ne
sera pas considérée comme une perturbation pour les espèces ?
S. Pissavin :
Il n’y a pas de risque de perturbation dans la moyenne vallée du
Rhône. C’est la disparition des habitats et non la chasse qui
pourrait porter préjudice aux espèces.
Que se
passera-t-il si un propriétaire refuse d’adhérer au projet ?
Il ne se
passera rien sans son accord. Il est libre d’accepter ou de refuser.
Quel avantage pour le propriétaire qui accepte ? Il ne faut
pas en attendre un avantage financier important. Le travail proposé
sera simplement indemnisé, soit par l’Etat, soit par les crédits
Natura 2 000. Il s’agira plutôt d’une satisfaction personnelle,
pour avoir participé à une action en faveur de l’environnement
Bernadette NOYER
Février 2002 :
Dans le cadre de l’opérationNatura
2000, Monsieur Pascal a créé un enclos de 2ha à l’emplacement
d’une prairie alluviale , dans laramière. Il y a
introduit deuxgénisses de race rustiqueBretonne
Pie-Noire âgées de un an qui entretiennent le pâturage.
Il est possible d’observer les animaux car la
périphérie del’enclos a été parfaitementdébroussaillée.
Bien sûr, il estpréférable de ne pas franchirla
clôture !