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Le 29ème
salon-rencontres de l’alter-écologie, le salon Primevère, s’est tenu les 20, 21
et 22 février 2015 au Parc des expositions Eurexpo
à LYON-CHASSIEU. Marc DUFUMIER a
donné une conférence intitulée "50
IDEES REÇUES sur l’agriculture et l’alimentation".
La présentation de ce livre
a fait l’objet de nombreuses conférences, émissions et interviews : [https://www.youtube.com/watch?v=HOSgnqYZnSI - http://lesdebatsdudd.blog.lemonde.fr/2013/11/26/marc-dufumier-la-faim-dans-le-monde-nest-pas-liee-a-un-manque-de-nourriture-mais-a-la-pauvrete/ - http://www.franceinter.fr/personne-marc-dufumier]. Voici
l’exposé de quelques fortes vérités énoncées ou rétablies par cet éminent
agronome. 1. AGRICULTURE ET
BIODIVERSITÉ 1.1.
La variété des semences diminue Durant des siècles, les
paysans ont sélectionné eux-mêmes leurs semences à la ferme et ils furent à
l’origine d’une très grande diversité de variétés adaptées à nos différents
terroirs. La mise au point, par des chercheurs du secteur public et de
compagnies semencières privées, de variétés de plantes capables de donner de
hauts rendements à l’hectare, a empêché l’implantation et la promotion de
variétés pour de petits terroirs. La création en 1941 du Groupement National
Interprofessionnel des Semences et Plants (GNIS) a bloqué toute initiative
paysanne, a réduit le nombre de variétés, les seules autorisées étant celles
inscrites au "catalogue officiel des espèces et variétés". Le système
a été verrouillé par une concentration des compagnies semencières, devenues les
multinationales, Monsanto, Pioneer, Syngenta et Limagrain, qui contrôlent désormais
60% du marché et imposent un système de certificats d’obtention végétale (COV)
qui s’apparente au système des brevets américains. 1.2. Les rendements agricoles sont en baisse La dégradation des sols et
en particulier de leur partie la plus importante, l’humus, est en cause
dans l’abaissement des rendements. Sans humus, les terres s’érodent,
s’appauvrissent en éléments minéraux et perdent de leur fertilité. Le phénomène
est aggravé par des labours trop fréquents et trop profonds qui empêchent l’eau
et les racines de pénétrer en profondeur. En concomitance, les vers de terre
qui creusent des galeries et ameublissent les sols bien plus efficacement que
les labours, disparaissent, empoisonnés par les pesticides, ce qui contribue aussi à la baisse des rendements. 1.3.
L’agriculture industrielle a une part significative dans le réchauffement
climatique L’agriculture industrielle,
ainsi que les agro-industries en amont et le secteur agro-alimentaire en aval,
contribuent au réchauffement climatique dans l’énorme proportion de 30%, les plaçant
au 2ème rang des activités humaines contributrices. Les trois
gaz à effet de serre concernés par l’agriculture industrielle sont le gaz
carbonique émis par les tracteurs et par l’oxydation de l’humus après
les labours, le dioxyde d’azote dégagé lors des épandages d’engrais azotés de
synthèse, le méthane relâché par les ruminants. Cette agriculture est par
ailleurs la 1ère responsable de la pollution des eaux
souterraines et superficielles, contaminées par les nitrates et les pesticides,
surtout les herbicides. 1.4.
L’agriculture biologique peut seule nourrir toute l’humanité Près d’un milliard
d’humains souffrent encore de la faim. On a pensé longtemps que seule
l’agriculture industrielle permettrait de nourrir correctement et durablement
l’humanité toute entière. De récentes études montrent que cette agriculture
génère plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions. Elle détruit l’économie
des pays du Sud en inondant leurs marchés locaux de produits agricoles industriels
bon marché, bas de gamme, tels que les poulets congelés, le lait en poudre, le
riz, et elle empêche l’agriculture locale, basée sur le travail manuel des
hommes, de vendre ses produits, de se développer et d’éliminer la famine, dont
celle des paysans eux-mêmes. Ces pays ne pourvoiront par eux-mêmes à leurs
besoins en nourriture que s’ils se protègent par des droits de douane et que s’ils
usent de méthodes de production agro-écologiques qui ne nécessitent pas
d’autres ressources que naturelles. 2. ALIMENTATION ET
SANTE La question alimentaire ne
cesse à juste titre de nous tracasser. L’augmentation des cas d’obésité, de
diabète, de maladies neuro-végétatives et de cancers divers est due à la
moindre qualité nutritionnelle de notre nourriture mais aussi à de mauvaises
habitudes alimentaires. 2.1.
L’espérance de vie en bonne santé baisse dans les pays industrialisés Les perturbateurs
endocriniens que l’on trouve dans notre environnement et notre alimentation sont
en cause dans ce processus, à savoir les résidus de pesticides dans les fruits
et les légumes, les hormones dans le lait, les anti-inflammatoires et les antibiotiques
dans la viande. 2.2.
Le constat est établi d’un nombre sans cesse croissant de cancers La forte augmentation des cancers
s’explique par les nombreux produits chimiques, dioxine, pesticides,
antibiotiques, hormones, qui se trouvent dans nos aliments. Elle est également
due à une alimentation déséquilibrée. Il est par exemple démontré qu’il existe une
forte corrélation entre le cancer du côlon, la surconsommation de viande rouge
et la sous-consommation de fibres telles celles qui sont contenues dans les
légumes secs (haricots, fèves, pois chiches, lentilles). 2.3.
L’alimentation d’aujourd’hui, trop riche en gluten, est source d’allergies L’intolérance au gluten
provoque une inflammation de l’intestin grêle et une nécrose de la paroi
intestinale, entraînant des carences nutritionnelles en vitamines B12, fer,
calcium. Des blés riches en gluten ont été sélectionnés depuis 4 ou 5
décennies. Ces "blés de force" certes hautement panifiables sont
directement en cause dans les réactions d’allergies et d’intolérances au niveau
de l’intestin. Léon-Etienne CREMILLE
le 24 février 2015 |
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