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LES DEPLACEMENTS MOTORISES SUR ROUTES SONT-ILS DURABLES ?             

 

[En souvenir de mon cousin René, tué sur son vélo à l’âge de sept ans,  écrasé sous les roues d’un camion]

Les vacances sont terminées qui furent l’occasion de promenades, de repos, de visites, de voyages. Elles ont souvent entraîné des déplacements importants, en automobiles, en trains ou en avions, rarement en vélos ( !), avec des émissions de gaz dont les effets sur le climat deviennent inquiétants pour notre avenir. Au train où nos conditions de vie vont se dégrader, il est important de se demander s’il faut continuer à utiliser des engins motorisés pour nos déplacements quotidiens et surtout touristiques ?

1. LES VOITURES AUTOMOBILES VUES DES VELOS, INQUIETANTES !

 Le vélo est un moyen de déplacement particulièrement agréable et instructif. Il est aussi un moyen d’observation privilégié à condition de ne pas avoir "le nez dans le guidon", évidemment. Bien assis sur la selle, il permet justement de regarder et de ressentir tout ce qui se passe autour  de soi.

1.1. La zone de roulement, ça se fait sur le bas côté ou en pleine chaussée ?

 Une impression de danger se dégage dès les premiers coups de pédale ainsi que le sentiment de la témérité des cyclistes qui osent s’aventurer sur les routes avec leur vélo. Une même inquiétude concerne également les marcheurs, tout aussi courageux, qui empruntent les voies de circulation.
Un cycliste ne peut généralement pas rouler dans l’axe de son côté de chaussée. Il a tout juste droit aux bas côtés mais personne n’imagine à quel point ils sont en mauvais état et dangereux, souvent parsemés de trous, toujours remplis de gravats plus ou moins anguleux et de morceaux de verre. Aussi, quand les bas côtés sont infréquentables, le cycliste doit sans conteste occuper l’axe de la route. Il doit rester par ailleurs vigilant sur une piste cyclable qui l’envoie d’un coup sur la route à son arrêt.

1.2. Les limitations de vitesse, ça vous dérange ?

 Le cycliste est aux premières loges pour apprécier le comportement des utilisateurs principaux des routes, les conducteurs de voitures automobiles. La majorité d’entre eux roule très vite, trop vite. On les "sent" nous dépasser. On sent le "vent du boulet" et l’on "frémit" en ce moment plein de danger.

 Les conducteurs, dans leur majeure partie, tant hommes que femmes, les deux sexes hélas confondus, ne se rendent compte de presque rien à l’intérieur de leur "bulle". Leur véhicule est en effet conçu de façon à ce qu’ils soient confortablement installés sur leur siège, dorlotés dans leur habitacle par la climatisation l’été ou le chauffage l’hiver, fenêtres fermées, avec le portable quelquefois collé à l’oreille, les coupant encore un peu plus de la réalité. Les plus nombreux voient la vitesse s’afficher sur le tableau de bord de leur engin mais ils ne peuvent la "ressentir" physiquement, la percevoir dans leur corps, et ils foncent. D’autres au contraire font de leurs trajets un circuit de compétition et se grisent à rouler très vite. Tous sont devenus inconscients de leur façon de conduire et ils deviennent des individus susceptibles de commettre des homicides.

 Il suffit de prendre soi-même sa voiture et d’effectuer un parcours, en respectant toutes les limitations de vitesses affichées, 30, 50, 70 et 90 km/h. En pleine campagne, de nombreux automobilistes piaffent derrière votre véhicule, vous talonnent, vous doublent en trombe à la moindre occasion, poursuivent leur route à 110 km/h ou plus. A l’entrée dans les villages, les automobilistes déboulent aussi à toute vitesse, largement à plus de 50 km/h. Ces situations sont affolantes !

 1.3. La pression de confort des automobiles sur la planète, qui se sent concerné ?

 Avec 31 millions de voitures particulières en France, les automobilistes exercent une énorme pression sur la planète mais ils ont tendance à vouloir ignorer l’impact important qu’entraîne sur la qualité de l’air et le dérèglement du climat le fonctionnement de leur moteur à explosion. Aussi, ils abusent de l’utilisation de leur véhicule, allant chercher leur pain en voiture, à deux pas de chez eux, et n’hésitant jamais à faire des centaines de kilomètres pour simplement s’octroyer deux ou trois jours de détente ou de loisirs. Ils ont perdu de vue que les facilités de déplacements procurés par un engin motorisé représentent un grand privilège qui fût d’abord fabuleux mais qui est devenu excessif, insoutenable.

2. LES ACCIDENTS DE VELOS ET D’AUTOS SUR LES CHAUSSEES, DRAMATIQUES !

La mort est toujours présente, mais il y a des temps et des lieux où je la refuse. Combien de fois dans le petit camion, sur la route, entre deux montagnes, la peur ne m’a-t-elle pas pris au ventre par surprise ? Je refuse la mort sur la route, le champ de bataille de cette fin de millénaire. Mourir sur la route serait me voler la vie.

Journal d’un berger nomade de Pascal Wick, page 171 Chapitre : La mort et le berger 21/08/1996

 2.1. Les accidents de vélos

 Ils sont nombreux en comparaison du faible nombre de cyclistes sur les routes, de l’ordre de 8% de la population, villes et campagnes confondues. En consultant les statistiques, on recense que 250 personnes en 2002 et 159 en 2008 ont trouvé la mort à vélo en France, avec plus de 5.000 blessés. Cet été, au fil des informations captées incidemment dans les journaux, on peut relever plusieurs accidents graves, voire mortels :

¤ PARIS Dépêche REUTER du vendredi 7 août 2009 : La juge d'instruction Catherine Giudicelli a été tuée dans un accident alors qu'elle circulait à Vélib'. Une fois de plus, l'accident est lié à une collision entre un cycliste et un poids lourd. L'angle mort des poids lourds a été la cause principale des accidents mortels en vélo à Paris", Il s'agit de la huitième personne décédée d'un accident impliquant un Vélib'.

¤ SAILLANS Drôme Le Dauphiné Libéré du Lundi 10 août 2009 : Une voiture entre en collision avec un cycliste. Le choc a été très violent et le cycliste est dans un état jugé grave.

¤ BELMONT Isère Le Progrès du Jeudi 27 août 2009 : Un adolescent à vélo se tue en percutant un monument aux morts.

 Deux de ces trois accidents sont dus à une collision avec un engin motorisé ! Automobilistes, faites du vélo pour comprendre et être plus vigilant, vous décaler de 1,5 m et ralentir lorsque vous dépassez.

2.2. Les accidents de voitures

 Il y a en France entre 50 et 200 tués par million d’habitants et par an (de 46 dans le Nord à 193 dans les Alpes de Haute Provence avec 91 dans la Drôme et 129 en Ardèche). En France, de 3.000 à 5.000 personnes meurent et 100.000 sont blessés par an. On dénombre déjà 3.400 morts depuis le 1er janvier 2009. Dans le monde, environ 1,2 millions de personnes sont tuées et 50 millions subissent des traumatismes, annuellement. C’est l’hécatombe ! Beaucoup de jeunes vies sont fauchées.

 3. LES PERSPECTIVES DE DEPLACEMENTS, PLUTOT SOMBRES ?

 La voiture se révèle être une drogue dure généralisée, une drogue qui tue. Elle est un fléau qui détruit tragiquement des vies individuelles, qui détruit sournoisement toute vie sociale, un fléau qui contribue fortement au réchauffement de la planète, 23% des émissions de GES étant dus aux transports.

 Or, que constate-t-on ? On voit une politique "de relance" qui favorise les firmes de construction de voitures ainsi que les entreprises de TP de construction d’autoroutes et de déviations urbaines. On entend applaudir la vente de 1,4 millions de voitures en France depuis le début de l’année et les 110 607 immatriculations enregistrées au mois d’août 2009, en hausse de 7% par rapport au même mois de 2008. On constate partout la pullulation les voitures neuves suite à la nouvelle immatriculation en vigueur depuis le 15 avril 2009, bizarre initiative française d’ailleurs, aucunement imposée par l’Europe.

Et que fait-on pour les cyclistes ? Une bonne idée est la création de véloroutes sur des chemins désaffectés tels que les chemins de fer ou de halage. Une mauvaise idée est d’en créer en pleine campagne avec l’utilisation des engins de TP, détruisant des zones naturelles, saccageant les milieux.

 Ne faudrait-il pas améliorer les bas-côtés des voies de circulation, réduire drastiquement le nombre et la vitesse des engins motorisés, renforcer les contrôles routiers, limiter fortement l’usage des voitures ? Ne devrait-on pas en fait organiser la Société "autrement" et "partager la route" en toute équité entre tous les usagers, en ville certes mais aussi à la campagne ?

                                                               
Léon-Etienne CREMILLE, le 14 septembre 2009

ANNEXES

Documents vus sur le Site Noolithic

http://www.noolithic.org/dotclear/index.php/Tous-a-velo

à la rubrique : TOUS EN VELO !

 
1. Oh la ! Il ne doit pas y avoir que les "automobilistes" sur les routes.

Les "autres mobilistes" doivent aussi se faire une place

« Les "autres mobilistes" sont un collectif d'associations de la ville de Marseille œuvrant pour la promotion des modes de transport doux et regroupant des particuliers actifs, des militants, des associations (collectifs vélo en ville, vélo utile, Asgum, association des rollers….). Ils ont commencé à se réunir spontanément avec pour objectif de susciter une meilleure prise en compte des modes doux dans la politique de déplacement de la ville. » [Extrait]

 2. Allez ! On remise la voiture, on l’accroche au mur, et on utilise le vélo

 

[Extrait]