Le mot PROGRES est magnifique qui suggère la notion d’avancer, d’aller de
l’avant, de nous développer. Mais le mot a été dévoyé dans un sens
réductionniste et capté à leur profit par les tenants du modernisme. Lorsque les
gens disent "C’est le progrès"
à l’annonce d’une prouesse ou d’une catastrophe technologique, ils ne font
qu’exprimer leur impuissance face à des forces qui les conditionnent et les submergent.
Le progrès est devenu le signe de la puissance des nations mais plus encore des
groupes multinationaux. Nous en sommes nous-mêmes les victimes mais aussi les
complices, victimes parce que le nombre de maladies, d’accidents et de décès ne
fait qu’augmenter, complices parce quelques avantages, quelques miettes, nous
sont accordés qui nous donnent l’illusion de tout maîtriser et posséder. Au-delà
de nos besoins vitaux, nous pouvons bouger aussi vite que nous le désirons,
acheter toutes les marchandises que nous voulons. Mais nous rendons-nous compte
que nos habitudes sont "compulsives" et que notre "liberté"
n’est que factice ? Il est vital de modifier nos pratiques
"aberrantes" et de lutter contre les systèmes
"destructeurs" si nous ne voulons pas être emportés par les crises
anthropologique, écologique, économique, financière.
BOUGER
DOUCEMENT
Il faut 3 ans à pied pour traverser
l’Afrique, du Nord au Sud. Il faut une nuit pour la franchir en avion. Tout est
là ! La planète est immense quand on la parcourt en marchant! Elle est
toute rétrécie, ratatinée, quand on circule selon les moyens technologiques que
propose la Très Grande Vitesse (avion,
train). Si elle est une invention séduisante sur le plan mental, la TGV se révèle absurde sur les plans
écologiques et sociologiques. Elle incline à décider de faire des centaines de
kilomètres pour passer des petits WEs de 2 jours et même des milliers de
kilomètres pour des vacances d’une à deux semaines. Elle déstructure en outre la
vie locale avec l’accroissement de la distance entre les lieux de travail et
d’habitation. Elle perturbe aussi la vie familiale avec l’éloignement physique
entre les personnes. Elle contribue fortement à la pollution de toute la
planète par ses besoins de plus en plus importants en sources d’énergie et par
ses émissions de plus en plus élevées en gaz à effets de serre. Même les
nombreux petits déplacements de la vie quotidienne se font désormais "à
toute vitesse".
Vivre en Valdaine
Avec l’Automne, les
randonnées pédestres se font plus rares et plus risquées, chasse oblige. Il
devient nécessaire de se tourner vers le Vélo de route. Mais si les chasseurs
s’avèrent souvent compréhensifs et offrent un partage du territoire lorsqu’on
les croise et que l’on parle avec eux, les conducteurs de véhicules à moteur
à explosion sont inatteignables, murés dans leur carcasse. Beaucoup d’entre
eux ignorent les limitations de vitesse et certains frôlent même les
cyclistes d’une façon assez discourtoise voire dangereuse sur nos Chemins
Départements étroits et sans bas-côtés. Il est quand même étonnant que plus
les gens vont vite, plus ils sont pressés…alors que le temps de parcours est forcément plus court. Là où, depuis
St Gervais, il faut à peine 20 mn pour rejoindre Dieulefit en voiture, il
faut 50 mn en vélo sans quepour
autant le temps ne semble long pour le cycliste. Cherchez l’erreur ! Il
semble que les cinglés de la vitesse soient en fait des frustrés de la
vitesse. En effet, dans leurs voitures aux formes alourdies et aux
équipements sophistiqués, ils ne ressentent plus la vitesse qui devient une
abstraction pour eux... Mais ce n’est hélas pas le cas pour ceux qui les
côtoient à l’extérieur. Comment faire comprendre et admettre cette double
réalité ? Pourrait-il être envisageable de mettre dans la tête de ces
chauffeurs fous et inconscients une formule du genre : "Plus tu vas vite, moins tu vis bien !"
Mais peut-être ne veulent-ils que vivre mal ? La nature humaine est
tellement bizarre. Ou alors ! faudrait-il remettre à l’honneur la
"dodoche", la bonne 2 CV
Citroën, qui avait la capacité de nous donner une impression grisante de
vitesse… à 50 km/h !
Comme il serait plus agréable pour
tous d’être calme au volant, de rouler
avec "Amour", comme le propose Marie-Pier Charron dans son
commentaire d’un panneau rencontré sur une route de Sutton au Québec [http://matinmagique.com/oc17.html] :
Marie-Pier Charron : Chaque fois que
j’approche du panneau de droite, je commence à décélérer automatiquement –
même si je conduis déjà lentement. Bon, je devrais préciser que je ralentis
surtout pour regarder le panneau en question… Il me fascine, je n’en ai
jamais vu d’autre semblable! Mais je sais que même si je l’avais aperçu des
centaines de milliers de fois, il me donnerait toujours autant envie de «conduire avec amour» – avec encore et
toujours plus d’amour – comme il nous le propose si joliment. Je ne sais pas
ce que vous en pensez, mais il me semble qu’on ne peut pas faire autrement en
le regardant.
MANGER SAINEMENT
Les
industries agro-alimentaires ne nous proposent qu’une infâme nourriture
remplie de produits nocifs. Dans un livre paru en mars 2009, "Vive la malbouffe", Jean-Luc Porquet, fait le tour
complet de ce que nous ingurgitons comme poisons, aussi bien dans les
apéritifs que les viandes, dans les poissons que les légumes, dans les
fromages que les desserts. Il en présente aussi les conséquences, qui sont désastreuses
en termes de pillage et de pollution des mers, dramatiques en termes d’érosion
des sols et de pollution des nappes par les nitrates. C’est effarant !
En outre, JLP nous alerte aussi, récemment, sur
l’utilisation dans l’alimentation de "nano-ingrédients", aux effets perturbateurs des fonctions
cérébrales, alors que n’existe aucune indication de leur présence sur les
étiquettes.
Heureusement, il existe désormais une
nourriture de qualité et de proximité, bio et pas cher.
SORTIR DU NUCLEAIRE
Le paroxysme du progrès dévoyé,
c’estle nucléaire dont on nous assurait qu’il était hyper-bien contrôlé
et… sûr ! Trois accidents majeurs sont pourtant déjà intervenus, Three Mile
Island aux Etats-Unis (mars 1978),
Tchernobyl en U.R.S.S. (avril 1986),Fukushima au Japon (mars 2011). Veut-on un autre accident dans l’une de nos vallées
comme celles du Rhin ou du Rhône ?... Désormais, ça
suffit !
En Quatrième de couverture du livre
"Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester", écrit en Janvier
1978
parRené
Barjavel (1911-1985), on lit : Un accident qui laisserait s'échapper
le contenu d'une seule centrale nucléaire fonctionnant avec du plutonium, un poison violent,répandrait
dans la nature de quoi tuer l'humanité
toute entière... Et le plutonium, répandu, que rien ne pourrait détruire, continuerait d'être mortel pendant plus de mille siècles. Peut-on
prétendre qu'il n'y aura jamais d'accident ?
Mais
le pétrole va devenir rare et risque de manquer brutalement à la suite d'un
conflit. Pour le remplacer il n'y a rien d'autre de prêt que les centrales
nucléaires. Sans elles, la fin du pétrole signifie la fermeture des usines,
le chômage total, la famine dans les villes et la guerre civile. Pour décrire
cette situation, Barjavel retrouve les accents de son roman prophétique, Ravage,
qu’il a écrit il y a 35 ans... Sans le nucléaire, c'est le désastre.
Mais avec le nucléaire, c'est
la catastrophe...
René Barjavel propose
une solution alternative où l'homme aurait impérativement "choisi de vivre" et aurait
retrouvé avec la nature un accord qu'il n'aurait jamais dû rompre.