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DU RAPPORT DE L’HOMME À L’ANIMAL

    1. LE CONCEPT DE BORN WILD © PRÉSENTÉ EN DES LIEUX PUBLICS DE MONTELIMAR

    Du 28 juin au 26 octobre 2014, une exposition avait été installée au Musée d'Art Contemporain de
    Montélimar et sur des ronds-points et places du centre-ville. Réunissant six artistes, elle était destinée
    à porter un œil critique sur les dérives de notre société moderne. L’un d’eux, William Sweetlove, un
    belge né à Ostende en 1949, présentait des animaux géants et colorés, notamment un célèbre
    cochon au rouge éclatant sur le rond-point d’Aigu
    [
    https://www.artprice.com/marketplace/1170141/william-sweetlove/
    sculpture-volume/22cloned-dashshund-with-pet-bottle-22-bleu-ciel-ou-rouge
    ].

    Cette année, depuis début mai 2017, un Wild Kong rouge géant est installé sur ce même rond-point d’Aigu.
    L’auteur, Richard Orlinski,
    un artiste français né le 19 janvier 1966 à Paris, estime que la beauté peut
    transformer les pulsions négatives, la violence,  en émotion positive. A travers le concept Born Wild©,
    il s’interroge sur la  transformation d’un instinct primordial en  une émotion civilisée. « En créant, je libère mon
    énergie positive. Je voudrais que mes créations aident les hommes à canaliser leurs pensées noires, qu’elles
    les transforment en beauté. »
    https://richardorlinski.fr/

 

    Printemps/Eté 2017 - Rond-point d’Aigu à Montélimar : WILD KONG de Richard Orlinski Sculpteur depuis 2004, Richard Orlinski construit ses œuvres autour du concept de "Born Wild" (Né Sauvage). Le gorille en résine, gueule ouverte sur des crocs effrayants, s’autoproclame invincible en martelant son torse de ses poings menaçants. Réinterprétant la fantastique créature de King Kong, l’auteur nous interroge sur nos peurs archaïques concernant notre animalité. Sa réflexion porte sur l’essence paradoxale des bêtes féroces, puissantes et dominantes, mais aussi symboles de liberté, d’intelligence, de longévité et parfois de douceur. La bête féroce est capable de tendresse. Alors, où se situe la barbarie ?
    Du côté de l’animal ou de la civilisation moderne qui l’assassine au sommet de son gratte-ciel ?
    https://richardorlinski.fr/portfolios/wild-kong/

 

2. LES  DYSFONCTIONNEMENTS DÉLÉTÈRES DE L’INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE

En ce début du mois de juin 2017, le jury du 43ème Prix du Livre Inter a récompensé Jean-Baptiste Del Amo pour son roman "Règne animal" (Éditions Gallimard), un livre qui retrace, du début à la fin du XXème siècle, l’évolution d’une pauvre petite ferme familiale en une grosse exploitation d’élevage porcin industriel et qui montre que les hommes exercent une violence impardonnable sur les animaux. « Dans un environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Les seuls territoires d’enchantement, l'enfance, celles de la matriarche, Éléonore, et du dernier de la lignée, Jérôme, ainsi que l’incorruptible liberté des bêtes, parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes ? Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie et toute sa misère. » (4ème de couverture). Le cochon, comme le souligne l’écrivain, est un animal affectueux, sensible, sympathique, autant que peut l’être un chien. Malheureusement ce pauvre être fait désormais l’objet d’une production industrielle honteuse. Del Amo séduit et dérange en ramenant l’homme à ce qu’il est : un animal parmi les autres qui n’a en aucune façon le droit de massacrer impunément, faute de quoi le retour de bâton est terrible.

       Le cochon est une animal
      affectueux, sensible,          sympathique
       autant que peut l'être un
       chien...

 

Viande emballée dans la section réfrigérée d'un hypermarché Kaufland en Allemagne - Banque d'images - https://fr.123rf.com/images-libres-de-droits/charcuterie.html?mediapopup=43514872

 

 

 

De plus en plus d’auteurs, écrivains, réalisateurs, alertent le grand public sur les effrayantes dérives de l’élevage industriel qui broie et souille tant les hommes que les animaux, qui pollue la nature avec l’infect lisier, qui altère l’alimentation humaine. En 2011, Joan Safran Foer avait exploré dans "Faut-il manger les animaux" tous les degrés de l'abomination contemporaine et s’était penché sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal. En 2013, la jeune romancière et essayiste Isabelle Sorente, né en 1972, major aux Mines de Paris, polytechnicienne, avait publié le livre "180 jours", la durée qui sépare la naissance d'un porc de sa mort à l'abattoir. Basé sur une enquête, son récit nous entraîne à l'intérieur d'un élevage industriel où des liens tragiques se nouent entre les hommes et les bêtes. En 2014, Patrice Rouget va plus loin encore en poursuivant une réflexion sur le traitement du vivant dans les sociétés industrielles. Il a publié "LA VIOLENCE DE L’HUMANISME". Dans la préface, Florence Burgat cite l’auteur : « L’effort pour faire rendre au monde tout ce qu’il a dans le ventre connaît une intensité jamais encore atteinte », et elle complète : « Rien n’échappe aujourd’hui à la relation utilitaire, mais pour les animaux cette emprise parvient à un point d’orgue, être des biens, la plupart du temps consomptibles, c’est-à-dire dont l’usage implique la destruction. L’utilité qui doit leur être arrachée coûte que coûte passe en effet le plus souvent par leur mort. » Que peut-on espérer tant que des hordes de consommateurs consentants et décérébrés se laissent prendre dans les filets des publicitaires comme le montre le film     
OKja de Bong Joon-ho ?

                                                                                                                                            Léon-Etienne CREMILLE le 04 juillet 2017