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PEUT-ON ENCORE PARCOURIR LA "DRÔME À VÉLO" SANS DANGER ?

 

1. La Drôme à Vélo - une excellente initiative prise au début des années 1990

Le département de la Drôme compte respectivement 144 km et 4.220 km de routes nationales et  départementales ainsi que 7.033 km de voies communales. Il fut certainement l’un des premiers départements français à publier une carte de la "Drôme à Vélo", comme l’a expliqué lors d'une interview (extrait ci-dessous) au Printemps 2012 Pascal -Eric CHOMEL? alors directeur des Routes, des Déplacements depuis mars 2015, au Conseil général de la Drôme. D'après ses chiffres, près de la moitié des routes départementales sont balisées. Hélas ! Dans la plaine de la Valdaine, les routes sont très étroites et très dangereuses pour les cyclistes et très fréquentées par les camions, les tracteurs et leur attelage souvent débordant, les voitures, mais ne font pas partir de ce dispositif.

 

 

Tout a commencé dès les années 1990, sous l’impulsion du directeur du Service technique départemental de l’époque, Janick Sylvestre. Il y a d’abord eu la production de la "Drôme à Vélo", une cyclo-carte et un cyclo-guide édités en 1993 et actualisés en partenariat avec IGN en 2004. La Drôme à Vélo, ce sont 2.100 km de voies balisées, dont 1.500 km sur des routes à faible trafic. C’est une destination très appréciée et reconnue par les associations. A côté de cela, un effort considérable est également porté sur les accotements revêtus, que l’on appelle aussi "bandes multifonctionnelles". Depuis le début des années 1990, tout aménagement de route départementale au trafic supérieur à 3.000 véhicules par jour s’accompagne de bandes multifonctionnelles de 1,50 m de large. Pour les routes départementales où le trafic est compris entre 1.500 et 3.000 véhicules par jour, les accotements revêtus sont de largeur plus faible (soit un mètre si fort trafic vélo). A ce jour 310 km de routes départementales sont ainsi équipés. A noter que depuis 2009 une signalisation spécifique informe les usagers sur la bonne utilisation de cette sur-largeur. Par ailleurs, une attention particulière est également portée au traitement des giratoires. Là aussi des séparateurs sont placées aux entrées et aux sorties de giratoires de plus de 15 m de rayon, afin d’éviter aux cyclistes de se retrouver "coincés". Désormais, c’est au-delà de 20 m de rayon que ce dispositif est mis en œuvre.

http://www.librairiedurance.fr/3282118201020-la-drome-a-velo-82010-collectif/ 

http://www.decitre.fr/cartes-plans/la-drome-a-velo-cyclocarte-3282118201020.html

http://www.departements-regions-cyclables.org/index.php?p=42&ref=91

 

2. Les Départements et Régions Cyclables – le développement de grands itinéraires

Les Départements & Régions Cyclables (DRC) ont 20 ans cette année. Ils rassemblent un réseau de 72 collectivités (65 départements, 5 régions et 2 EPCI) mobilisées pour le développement du vélo en France, des Véloroutes et Voies vertes (VVV) et du tourisme à vélo. Leurs 19ème Rencontres se sont tenues les 24 et 25 septembre 2015 dans le département de la Drôme à Châteauneuf-sur-Isère, au Palais des Congrès Sud Rhône-Alpes, sur le thème " Vélo sans frontières". Le Conseiller du canton de Dieulefit, désormais Vice-président chargé de l’Agriculture, des Routes et de la Politique Vélo, André GILLES, toujours optimiste et souriant, se félicite de ces rencontres qui étaient justement positionnées, écrit-il page 6 du N° 41 AUTOMNE 2015 de la revue Vélo et Territoires, "à la croisée des chemins de deux VVV inscrites au Schéma national pour offrir un tour d’horizon des aménagements de qualité de nos VVV." Hélas ! L’on ressent surtout la recherche, de la part les élus, d’un développement touristique et de ses retombées économiques à travers la réalisation de ces équipements.

Le risque actuel est de privilégier de grands itinéraires, de grands projets médiatiques, les Vélo-routes et les Voies Vertes (les VVV), tels ceux situés ou projeté le long des vallées du Rhône (ViaRhôna), de l’Isère, du Jabron, au détriment de l’aménagement de routes très dangereuses, utilisées de façon quotidienne par les nombreux cyclistes amateurs. Moins valorisant que la création d’équipements touristiques, le Conseiller du canton doit résoudre ce problème urgent avant qu’un cycliste ne soit tué.

3. La Ville de Montélimar - les carences en matière de pistes cyclables

Montélimar est une Ville-Départ du Tour de France 2016 et elle a profité de cette occasion pour montrer son essor économique avec ses 4.480 entreprises. Face à cet aspect gestionnaire qui peut se justifier, elle n’a hélas pas eu le coup de génie créateur qui aurait permis la présentation d’un aménagement novateur en matière de politique sportive à tous les amateurs de vélos de France. Les coureurs ont en effet emprunté au départ de la 14ème étape du samedi 16 juillet entre Montélimar et Villars-les-Dombes, juste en sortie de la ville, la route de St Gervais sur une portion de laquelle, entre le rond-point André Maginot et le club de vélocross BMX, une piste cyclable avait été annoncée sur un grand panneau d’information lors du projet de réfection de cette voirie. Il a fallu constater en fin des travaux réalisés entre septembre 2015 et mai 2016 que la piste cyclable n’a malheureusement pas été créée. L’association Montélovélo qui lutte pour une circulation douce en ville a publié un communiqué de presse cinglant dans lequel elle déplore l’attitude rétrograde des élus montiliens dans les nouveaux aménagements de chaussée. Cette fois encore écrit-elle, "passer du rêve à la réalité pratique demandée par les usagers non automobilistes n’est pas d’actualité à Montélimar". Cette route est en effet un axe très fréquenté et le nouvel aménagement aurait pu être un bel exemple de circulation partagée et de sécurité justifiée pour les cyclistes. (http://www.montelimar-news.fr/article/agglo-et-refection-de-voiries-:-les-cyclistes-en-colere-montent-sur-leurs-
grands-velos-publie-le-25-Mai-2016/1/5725.html).

4. Les cyclistes sur les routes dans la vie quotidienne – la nécessité d’une reconnaissance

Des panneaux de signalisation de présence de vélos, comme ceux déjà installés par le Conseil général dans les années 1990 ainsi que ceux proposés par LACROIX Signalisation, doivent être généralisés. Des pistes cyclables doivent en outre être impérativement créées dans les rues en ville et sur toutes les routes départementales à la campagne. Les élus doivent clairement prévoir les budgets en ce sens.

                                                                                      Léon-Etienne CREMILLE le 16 juillet 2016