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DE LA DÉSOLATION ACTUELLE A L’ESPOIR POUR « DEMAIN »

 

1. Sassia SASKEN, (1949-), sociologue et économiste, dénonce l’ère de la brutalité

1.1. Les hommes et femmes qui ont "réussi" sont de plus en plus riches, vivent dans des lieux de plus en plus beaux et fonctionnels, se déplacent de plus en plus fréquemment en avions, sont de plus en plus déconnectés de tout rapport avec la nature. "Savent-ils que l’œil aérien embrasse trop vaste, nous révèle un monde sans rapport avec celui que notre corps est à même d’habiter ? La nature n’est pas faite pour être regardée de si haut. Leur rapport au monde est anéanti de là-haut."

1.2. Face à cette minorité, vivent une majorité d’hommes et de femmes exclus et même expulsés. Dans son livre "Une question de taille", Olivier REY  écrit : "Le fait qu’il y ait de plus en plus d’exclus n’est pas un raté du système mais un produit nécessaire de ce même système." Sassia SASKEN va plus loin et écrit : "Le capitalisme global est entré dans une phase radicale. L'expulsion est devenue le nouveau modèle de nos sociétés. La complexité et la sophistication de notre monde mondialisé, génèrent une brutalité primaire qui touche les hommes autant que les terres : des populations vulnérables et pauvres sont chassées de leurs terres, de leurs foyers, de leurs emplois – des éléments de la biosphère, faune et flore, sont expulsés de leur espace vital."

1.3. Et ici, comment ça va? Notre âme humaine est attristée par la perte d’arbres-symboles abattus inconsidérément, blessée par un commentaire persifleur après l’abattage d’un peuplier : "Un seul être vous manque…", ce vers si émouvant de Mr de LAMARTINE. L’empathie ne se ressent pas face à l’altération des paysages pour les hommes, face à la destruction d’habitats pour les animaux. L’émotion ne se révèle pas face à la beauté, à l’énergie, à l’intelligence des arbres

                                           .

Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras - Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas - Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force - Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ? – Sacrilège meurtrier….

Poème de Ronsard (1524-1585) – Elégies, XXIV
STOP THE CATASTROPHE - Affiche réalisée par l’agence Saatchi & Saatchi (Bucarest – Roumanie) https://krapooarboricole.files.wordpress.com/2011/01/greenpeace-stop-the-catastrophe.jpg
 

2. Jean GIONO (1895-1970), écrivain, poète et romancier, magnifie la Nature

2.1. La nature est au cœur de l’œuvre de Jean GIONO qui dénonce, dès 1936, l'urbanisation et la société industrielle capitaliste dans son essai "Les Vraies richesses". Il célèbre la gloire du soleil, de la terre, des collines, des ruisseaux, des fleuves. Il réaffirme sa foi en la paysannerie et en la nature qui vivent alors en harmonie. En 1953, il écrit une nouvelle : "l’Homme qui plantait des arbres ", un homme qui œuvra pour la Vie, décidant de reboiser une campagne qui se mourrait.

                             

L'homme qui plantait des arbres – 1953

Texte de Jean Giono (1895-1970)
dit par Philippe NOIRET et mis en images par Frédéric BAK
http://www.thomashellman.com/2015/04/lhomme-qui-plantait-des-arbres-un-livre-a-lire/
   

 2.2. Dans le sillage du poète, on peut relever des noms porteurs d’espoirs, parmi des milliers :

2.2.1. Cyril DION et Mélanie LAURENT, représentants d’une nouvelle génération, réalisateurs du film DEMAIN sorti en salle en décembre 2015, montrent que des solutions existent, partout.

2.2.2. Eve-Marie FERRER, Chargée d’opération en espace public, et Dominique BODIN, Conservateur, employés tous les deux à la Mairie de NIORT (Deux-Sèvres) ont créé et ouvert en février 2014 un cimetière naturel au cœur du quartier de Souché en précisant : "Nous n’avons pas voulu dénaturer le lieu. Nous avons conservé les arbres présents et construit l’espace autour."

2.2.3. Erik BORJA, artiste-plasticien, sculpteur de formation, a créé en 1973 son jardin japonais à BEAUMONT-MONTEUX au Nord de VALENCE, ouvert à la visite, le plus abouti et le plus connu des jardins Zen. Interviewé le 24 mars 2016 sur France 5 dans la LGL pour la sortie de son livre "Du bon usage du jardin zen", il a déclaré que "les jardins à la française" n’ont aucune portée spirituelle, ne sont que des éléments de décoration, sont des cimetières de la nature.

                                                                                                                                          Léon-Etienne CREMILLE le 18 avril 2016