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Bonne Année 2009

Que chacun connaisse la santé et vive l’épanouissement personnelQue chacun participe au développement soutenable de notre territoire

Que mille fois mille arbres repeuplent et embellissent nos campagnes et nos villesQu’ils ressourcent nos émotions et apaisent nos âmes

Les arbres sont nos alliés !

 proclame Francis Hallé, Botaniste de renommée mondiale, Spécialiste des Tropiques,   lors de l’interview retranscrit dans le N°256-Novembre 2008 du mensuel HARMONIE,le magazine d’information de Montpellier Agglomération, explicitant notamment :

"Dans le désastre écologique que nous vivons, il y a une certitude absolue, c’est que les arbres sont nos alliés.Contre le réchauffement climatique, je n’ai toujours pas trouvé un meilleur moyen que de planter des arbres."

 

 

 

 

Amandier en fleurs à St Gervais-sur-Roubion dans la Drôme en hiver 2008

En ce début de l’année où nous sommes accablés par les folies boursières, financières et guerrières, où l’espèce humaine semble incapable de sagesse et reste agrippée à ses démons primaires et dévastateurs, où elle dispose de moyens techniques démesurés et met en danger la vie sur terre ainsi que son propre avenir, que pouvons-nous faire à notre échelle locale ?
Réfléchir et agir sur tout ce qui s’apparente au développement soutenable, en évitant les confusions propagées par des politiques de communication pour lesquelles tout devient tout à coup "durable" sans que rien n’ait changé dans les faits (1). Explicitons quelques pistes dès ces premières lignes.

Développer, c’est quoi à vrai dire ? D’après les définitions issues des dictionnaires :
- c’est déployer ce qui est plié, ce qui est replié,
- c’est dégager un être, une chose, de ce qui l’enveloppe,
- c’est donner toute son étendue à un organisme, à quelqu’un ou à quelque chose, à un organe.

C’est donc une notion noble, dont nous percevons qu’elle est bien éloignée du seul aspect restrictif de "développement économique" auquel des dirigeants n’hésitent pas à accrocher celui de "croissance".

Développer, c’est planter des arbres, évidemment, au lieu de s’ingénier à les supprimer, pour embellir le village, ses places et ses entrées routières, (2). C’est re-former de nombreuses haies, exterminées de façon imprudente, pour favoriser les équilibres écologiques, les productions végétales, la vie animale.
C’est réactiver la vie des villages complètement sinistrés avec la disparition de tous les magasins, de toutes les échoppes, ce qui oblige à utiliser sans cesse les voitures pour le moindre approvisionnement.

 Développer, c’est planter des amandiers, si indispensables pour le nougat de MONTELIMAR, un produit local et artisanal, pour lequel les responsables sont en demande d’une IGP (Indication Géographique Protégée). Notons que près de 90% des besoins actuels en amandes proviendraient d’importation en provenance d’Espagne et même de Floride alors que Montélimar ne devint la capitale du nougat que parce que des amandiers furent spécialement implantés dans le Vivarais (3) !

 Développer, c’est cesser de détruire des terres agricoles à l’extension limitée, c’est ne pas favoriser des déplacements absurdes de marchandises et de personnes, ne pas augmenter des pollutions déjà insupportables, et c’est donc cesser l’extension indéfinie de zones artisanales, commerciales et industrielles "vers le Sud du Sud", au-delà même de la sortie autoroutière de Montélimar-Sud, c’est arrêter la création de plates-formes logistiques gigantesques, et en conséquence de nouvelles voies routières et d’une nouvelle gare TGV. Développer, c’est arrêter toute cette fuite en avant destructrice, compulsive et maladive, qui est une absurdité écologique et humaine.

 Développer, c’est cesser de s’agiter, de voyager à tort et à travers sur tous les continents pour le plaisir de s’allonger sur du sable chaud ou pour jouer à la pétanque dans un hôtel exotique. Il est montré que près de 30% environ du réchauffement climatique provient de tous les transports inconsidérés.

 Développer, c’est donc re-localiser l’économie sur notre territoire et vivre en harmonie avec les saisons. C’est vivre des produits du pays. C’est refuser de manger des produits hors saison importés de loin, comme des aubergines, des courgettes et des tomates industrielles, notoirement sans goût. Il est montré aussi que près de 30% du réchauffement climatique provient de l’agriculture industrielle et des industries connexes situées en amont et en aval.

 Développer, ce n’est pas se contenter de modifier quelques pratiques aberrantes et refonder un système responsable d’immenses dégâts. C’est inventer de nouvelles façons de vivre.

 Développer, c’est se déployer et ce n’est donc pas vivre en autarcie bien sûr, en surveillant les voisins, en ignorant les étrangers, en se refermant sur soi-même, sur sa propriété privée, sur son territoire, sur son pays. C’est beaucoup de choses qui sont encore à inventer, à partager, à échanger ici et ailleurs, dans le respect de l’intégrité des personnes, des animaux et des végétaux, dans le respect de la Nature qui est "ce que l’homme ne touche pas" (4).

 Développer, c’est inventer un tout autre rapport aux autres, au monde, à la nature. C’est entrer dans le plein épanouissement de nos capacités d’une façon si nouvelle que l’espèce humaine n’a pas encore eu l’occasion d’en relever le DEFI. C’est ça ou la disparition !

Léon-Etienne CREMILLE

15 janvier 2009

 

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(1) Le second article (2/2) sur le DEVELOPPEMENT DURABLE Agir ! Bâtir! Produire ! durablement et territorialement est en cours de préparation et il sera prêt pour le prochain numéro du Fil.

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 (2) Végétation : La Provence possède un patrimoine naturel des plus variés : les pins d'Alep, parasol ou maritimes et les chênes (chêne vert, chêne-liège) à feuilles persistantes définissent la fragile forêt méditerranéenne. Les oliviers, connus dans toute l'Antiquité, poussent sur sols arides et abritent des cultures maraîchères. Les platanes et les micocouliers bordent et ombragent les routes. Les cyprès forment des haies coupe-vent. Les amandiers sont les premiers arbres à fleurir. La garrigue formée de petites collines à maigre végétation se rencontre un peu partout en Provence.

(3) Nougat : C’est en 1650, lorsque les amandiers furent implantés dans le Vivarais (l’actuelle Ardèche), ainsi que l’avait préconisé auparavant l’agronome Olivier De Serre, que Montélimar devint la capitale du nougat. Ce succès est dû au fait qu’un nouvel ingrédient intervienne dans la confection de base du nougat. En effet, on remplace dès lors les noix et les pignons par des amandes.

Sources : Agence Portes Ouvertes 18 bd Marcelin Berthelot 13200 ARLES

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(4) Nature : Ce que l’homme ne touche pas. La civilisation anti-nature François TERRASSON Ed du Rocher