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LES ALGORITHMES ET LE NUMERIQUE GOUVERNENT ET SURVEILLENT TOUT

 

Question. "C’est quoi un algorithme dans le monde numérique ?"- La question est posée sur le site "IMAGES DES MATHEMATIQUES" animé par le CNRS et une réponse est fournie qui paraît inquiétante puisqu’elle met en avant le concept d’évacuation de la pensée [http://images.math.cnrs.fr/Dis-maman-ou-papa-c-est-quoi-un-algorithme-dans-ce-monde-numerique].

Un algorithme, c’est tout simplement une façon de décrire dans ses moindres détails comment procéder pour "faire des choses", soit simples, voire simplistes, comme faire une addition ou fournir le meilleur itinéraire routier, soit extrêmement complexes, comme piloter un vaisseau spatial, faire atterrir un avion en plein brouillard, décider du prix du blé ou du riz sur les places boursières. On obtient un algorithme lorsque l’on a évacué la pensée d’un procédé et réduit les choses à un simple calcul afin de le rendre exécutable par des machines numériques comme les ordinateurs.

Les ordinateurs fonctionnent tous avec des algorithmes et présentent une formidable puissance et une extrême rapidité de calculs, ce qui leur permet de traiter des milliards de données de milliards d’êtres humains dans tous leurs domaines d’activités, publics et privés. Nius sommes sous le férule d'"algorithmes"qui gouvernent nos vies et sont porteurs de notre aliénation

1.1. L’émission et la transmission d’énergie à travers l’atmosphère et l’espace

Notre belle Terre ronde est outre défigurée, truffée d’ondes électromagnétiques qui parcourent l’atmosphère et l’espace en tous sens et qui s’avèrent souvent nocives tant pour notre liberté que pour notre santé, sans que pour autant cela soit publiquement reconnu. Avec notre assentiment tacite ou souvent contre notre volonté, nous sommes désormais tous piégés sur la Toile numérique. Nous sommes tels des mouches prises sur une toile d’araignée et destinées à être dévorées. Nos données personnelles et même notre substance intime sont siphonnées de toutes parts et digérées par des algorithmes pour nous diriger. Et notre conscience anesthésiée se tait.

1.2. La face séductrice - des territoires en transition vers une société conviviale ?

Le concept de "transition" est à la mode et nous entraîne à espérer l’avènement d’une société durable et écologique. Le récent Congrès de l’ASTEE a présenté la face agréable des technologies et le partenariat euphorique, idyllique, des collectivités territoriales et des entreprises privées.

Extrait de l’Edito de Pierre-Alain ROCHE, Président de l’ASTEE (Association Scientifique et Technique pour l'Eau et l'Environnement), ex-directeur d’une Agence de l’eau : La ville du futur se bâtit aujourd’hui. Nous voulons qu’elle soit plus efficace et adaptée aux défis de la compétition internationale, nous la voulons solidaire, fraternelle, en symbiose avec les territoires qui l’entourent, responsable et durable à l’égard du climat et de la biodiversité. Les professionnels des services publics locaux de l’environnement, regroupés au sein de l’ASTEE créée en 1905, ont un rôle déterminant à jouer pour le succès du projet urbain et les nouvelles technologies leur offrent d’immenses capacités de progrès. Notre congrès de 2016 se tiendra à Issy-les-Moulineaux, ville pionnière du numérique, de la “smart city”, une ville connectée de demain combinant diverses technologies pour offrir une meilleure qualité de vie à nos concitoyens, et la rendre plus ouverte, plus collaborative et plus attentive à son environnement.

1.3. La face obscure - une surveillance continue de chacun d’entre nous

De fait, tous les objets, même les plus banals de notre vie quotidienne, comme la cafetière, le réfrigérateur, les appareils électroménagers, sont en train de devenir des "entités communicantes" mais aussi, les compteurs d’électricité, de gaz et d’eau. Soyons clairs ! Ces nouveaux objets sont une façon d’épier tous nos faits et gestes, de les collecter, de les traiter, de nous mettre sous contrôle. Les entreprises privées, Apple, Microsoft, Google, Facebook, détiennent aujourd’hui 80% des informations personnelles numériques de l’humanité.

Les compteurs d’électricité actuels sont en cours de démontage et remplacés par de nouveaux compteurs qui vont nous permettre, affirment les responsables de la société ERDF [qui vient d’ailleurs de changer de nom pour s’appeler désormais ENEDIS - Pourquoi ?], d’optimiser nos consommations. Le vaste programme d’installation du compteur  "communicant" LINKY qui vient d’être lancé fait d’ENEDIS le premier opérateur de France de la pieuvre "Big-Data". Ce compteur est un outil qui permet de stocker un nombre indicible d’informations sur une base numérique, lesquels seront exploitées par les entreprises privées. Ce gisement de données constitue le nouvel "or noir" des GaFa (Google, Apple, Facebook, Amazon).

 

Plus que la "transition" partout proclamée, la révolution numérique "est en train de modeler notre mode de vie et nous dirige vers un état de docilité, de servitude volontaire, de transparence, dont le résultat final est la disparition de la vie privée et un renoncement irréversible à notre liberté" annoncent les deux auteurs Marc DUGAIN et Christophe LABBÉ.

Extraits : Nous sommes entrés dans l’ère de la connexion permanente. Le smartphone géo-localisé n’en était que l’avant-garde. Chacun de nos mouvements va être détecté, localisé, analysé. Une accumulation invraisemblable de données va alimenter sans fin l’omniscience de l’appareil de surveillance. Des voitures autonomes circuleront dans des villes « intelligentes » où les lampadaires comme les trottoirs seront des mouchards. Nice a inauguré en mai 2013 le premier boulevard connecté d’Europe. La chaussée, les réverbères, les conteneurs à ordures, ont été farcis de capteurs. La ville est truffée de 915 caméras « intelligentes » qui épient les piétons, sont capables de lire sur les lèvres à 200 mètres, repèrent automatiquement une personne agitée ou bien trop immobile dans la foule. Tout ce mobilier urbain communique en Wifi et renseigne un ordinateur central qui pilote la ville. Cela s’appelle la réglementation « algorithmique » et elle va nous dominer.

 

Vers une extinction- L’humanité a toujours utilisé son intelligence pour développer des technologies et elle tente maintenant d’instrumentaliser l’intelligence de la nature. Mais sous le joug d’une injonction mortifère : “Fructifiez, emplissez la terre et soumettez-la ! Dominez tout être vivant qui se meut sur la terre !”, l’espèce se coupe en fait du Vivant et  elle va vers son extinction. 

                                                                                                                                                                                                              Léon-Etienne CREMILLE  le 2 juin 2016