LES RAMIERES (FORÊTS ALLUVIALES ou
RIPISYLVES) DU ROUBION :CONSTAT ACCABLANT DE LEUR
DESTRUCTION
RECHERCHE DES MOYENS DE LEUR
PRESERVATION - HALTE AUX COUPES !
Par le Collectif
des Amis des Ramières - le 13 mars 2018
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1. La destruction massive
des Ramières du Roubion est terrifiante
1.1. Dès
le début de l’année 2018, des forestiers ont entrepris des coupes sévères
d’arbres dans les Ramières de notre rivière, ROUBION, entre les ponts de St
Gervais et de Bonlieu. Des riverains, des promeneurs réguliers sur les chemins
de la Moutette et des Ramières, se sont émus des destructions importantes de
bois, des coupes rases à vrai dire. Ils ont alerté les services de l’Etat, les
Associations, LPO et FRAPNA, le Syndicat Mixte du Roubion-Jabron, pour arrêter
le massacre. La DDT (Direction Départementale des Territoires) est venue sur
place et a stoppé les travaux qui n’avaient pas été déclarés à la mairie selon
les arrêtés préfectoraux en cours. Il semble que des documents de
régularisation des coupes aient été transmis à la mairie puisque l’abattage des
arbres a repris avec encore plus de frénésie et de violence. Il règne un vent
de folie meurtrière sur nos Ramières.
1.2. Il
est légitime d’être bouleversé par la façon dont sont traitées nos forêts
alluviales, réduites à n’être que "des biens marchands" exploités
avec acharnement depuis quelques années et soumis à des formalités
administratives très peu protectrices. Pourquoi en est-on arrivé là ? Quelle
explication ?
1.3. L’explication
est là ! : La fin de l’exploitation des énergies fossiles se traduit par un
transfert vers la surexploitation des forêts, le pillage des ressources
vivantes, pour l’approvisionnement de centrales Bois-énergie (ou Bio-masse) d’une
capacité surdimensionnée et d’un rendement médiocre. Des élus ont pris cette
option ! Ils dévoient le concept de transition énergétique avec une double
conséquence négative, la poursuite de l’émission de gaz carbonique et l’arrêt
de l’absorption de ce gaz par les forêts, "une double peine" pour le climat
qui va se réchauffer d’autant plus vite et intensément.
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Une
dévastation de nos ramièress
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Une
centrale bio-masse
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Ami !
Entends-tu le bruit sourd des forêts qu’on abat ?
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1.4. L’absence
de compréhension du rôle vital des Ramières et l’impuissance d’action pour la
préservation des écosystèmes sont effrayantes. Un 1er article du
Dauphiné Libéré du 2 mars, "Des coupes d’arbres ont dû être
régularisées", avait mis en évidence l’insuffisance de la réglementation
actuelle pour arrêter l’abattage des arbres et le massacre de la ripisylve et
il avait aussi abordé le rôle de corridor écologique de la forêt alluviale et
son importance pour la biodiversité. Un 2ème article du 9 mars,
"Des riverains luttent contre la coupe des arbres", constitue une invitation
aux citoyens et aux habitants d’AGIR tous ensemble dans la lutte contre la
destruction systématique de nos forêts alluviales et d’inciter l’Etat à
modifier les réglementations actuelles de façon à mettre en cohérence ses actes
avec ses engagements pris dans le cadre de la COP 21 de décembre 2015 à Paris.
2. La sauvegarde des Ramières
de nos rivières est primordiale
2.1.
Les Ramières de la rivière ROUBION abritent des animaux et des végétaux, sont
le lieu de circulation des eaux souterraines et superficielles. Des mesures de
protection existent, insuffisantes.
2.1.1.
Elles sont classées sous l’appellation EBC,
soit Espace Boisé Classé, dans le PLU de plusieurs communes, dont celle de St
Gervais-sur-Roubion, dans lequel la coupe d’arbres n’est pas interdite et nécessite
seulement une déclaration préalable de travaux en mairie.
2.1.2.
Elles font partie d’un ensemble plus vaste, une Zone Natura 2000, qui s’étend de Pont-de-Barret à Montélimar,
destinée à assurer ou à restaurer des habitats naturels et des habitats
d’espèces dans un état de conservation favorable et pour laquelle une "évaluation
d’ incidences" sur les espèces et les habitats est obligatoire et doit être
annexée à toute déclaration de travaux.
2.1.3.
Elles sont intégrées dans le Contrat de
rivière Roubion-Jabron-Riaille, un programme d’actions signé le 1er
mars 2018, élaboré en concertation avec tous les acteurs, dont la finalité est
la préservation, la restauration et la mise en valeur des ressources en eau.
2.2.
Les Ramières abritent de nombreuses espèces d’oiseaux, dont le Loriot d’Europe,
le Pic épeiche, le Rollier d’Europe, qui bénéficient
d’une protection totale sur l’ensemble du territoire français depuis l’arrêté
ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés. Il est interdit de
détruire, mutiler, capturer ou enlever, de perturber intentionnellement ou de
naturaliser, de détruire ou enlever les œufs et les nids, et aussi de détruire,
altérer ou dégrader leur milieu. Le Loriot d’Europe est un oiseau migrateur. Il
revient de son séjour africain entre la mi-avril et la fin du mois de mai et il
s’installe en grande colonie dans les arbres des Ramières. Il est audible et
visible tout au long de son habitat entre Pont-de-Barret et Bonlieu-sur-Roubion.
La destruction de leur zone d’habitats est illégale.
2.3.
Les
Ramières abritent le castor d’Europe, une espèce animale protégée par la
directive Habitats du 22 juillet 1992 et la convention de Berne du 20 août
1993. Son habitat naturel nécessite la présence d’eau permanente, une ripisylve
composée de jeunes arbres, comme les saules et les peupliers. La destruction ou
l’altération des sites de reproduction et des aires de repos sont interdits.
2.4.
Les Ramières jouent un rôle indispensable dans le maintien et la restauration
de la qualité des eaux, notamment en abaissant la teneur en nitrates d’une
nappe. Les pollutions agricoles et les pollutions urbaines affectent la qualité
des eaux. Les premières, dites pollutions diffuses, se transmettent directement
aux nappes, sans aucune épuration possible, par infiltrations à travers les
couches de sols. Les secondes, dites pollutions ponctuelles, arrivent aux
rivières, le plus souvent après passage à travers une station d’épuration proches
des rivières dont disposent la plupart des villages. Les eaux « épurées »
sont soit infiltrées dans la nappe, soit dirigées directement vers la rivière
comme c’est le cas pour la station à roseaux plantées de St
Gervais-sur-Roubion.
Les eaux souterraines des
nappes de la Plaine de la Valdaine sont d’une qualité très médiocre à mauvaise,
très chargées en nitrates, jusqu’à 100 mg/l par endroits. Celles du captage
d’eau potable des Reynières, situé dans les alluvions du Roubion, à l’aval de
Bonlieu-sur-Roubion, nécessite une amélioration de leur qualité. Elles ont une
teneur en nitrates élevée qui oscille en 35 et 50 mg/l.
Les parcelles des Ramières
qui ont subi en début de cette année les coupes de bois les plus importantes et
les plus complètes, des coupes rases si on veut parler « vrai », sont
justement traversées par le fossé d’écoulement des eaux de la station
d’épuration de St Gervais vers la rivière, là où le rôle épurateur des arbres est
le plus nécessaire. C’est totalement irresponsable !
2.5.
Les Ramières sont des forêts alluviales aux multiples fonctions vitales
reconnues et forment un Paysage ! Elles ne doivent
plus subir de coupes d’arbres. Elles doivent cesser d’être l’objet de pillage.
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